8 janvier 2013

A lire | Abstracter - Tomb Of Feathers (2012)


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Abstracter, vous connaissez ? Non ? Gageons que vous devriez vite remédier à cette ignorance, somme toute compréhensible eu égard à la jeunesse du projet. Car certes encore inconnus, ces Américains ne devraient pas le demeurer bien longtemps. Oh, non pas que ceux-ci innovent vraiment, bien au contraire mais, masterisés par le maître James Plotkin, une valeur sûre donc, trop peut-être même, "Tomb Of Feathers" déflore un potentiel qu'on devine colossal à défaut d'être original. Trois titres qui à chaque fois franchissent allègrement la barre des dix minutes au compteur leur suffisent à dresser une pesante et organique turgescence.

Le groupe annonce fièrement un enregistrement "Live" et garanti 100% analogique, démarche louable que le genre auquel il est arrimé, soit le sludge doom pour faire court, justifie de toute façon de par sa nature, cette sous-chapelle n'étant pas réputée pour offrir des hosties surproduites. Reste qu'une urgence palpable gronde sous ces coups de boutoir aux confins d'un black metal au goût de rouille, tension épidermique qui n'interdit pas une  expression sinon évolutive, du moins dynamique, à l'image du terminal 'Ash', longue circonvolution aux multiples remparts contre lesquels viennent se fracasser vocalises hurlées et écorchées et guitares épaisses comme des câbles à haute tension. Longs, ces titres ont pourtant la bonne idée de ne jamais se prendre les pieds dans ce tapis mortifère, preuve supplémentaire de la maîtrise de musiciens dont il ne s'agit après tout que du premier essai ! Avec une science masochiste, Abstracter dégueule des ambiances corrosives au bord de la folie la plus hallucinée, la plus noire, tricotant des instants pétrifiés ('Walls That Breathe'). S'ils demeurent encore inféodés à des influences difficiles à ignorer (A Storm Of Light, notamment, pour les parties de chant clair), ces Ricains n'en développent pas moins déjà une certain vision de leur art, un art aussi étouffant que nihiliste qu'aucune véritable lueur d'espoir même fugace ne vient éclairer ni sauver. "Tomb Of Feathers" a quelque chose d'un bloc corrompu, maladif. Malsain. (08/01/2013)








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