18 avril 2010

LA CAVE DE CHILDERIC THOR : LUNATICA - New Shores

Napalm Records - 6/10 - MySpace

On peut au moins leur accorder deux choses, à ces petits Suisses. Tout d'abord d'avoir été là quasiment dès le début. Le début de quoi ? Celui de toute cette scène appelée faute de mieux metal à chanteuse, gothico symphonique, véritable auberge espagnole où se côtoient tout et n'importe quoi. Lunatica est ainsi sur le marché depuis 1998 et a déjà accouché dans une certaine indifférence de trois efforts, avant ce New Shores qui scelle du reste l'alliance entre le groupe et le label opportuniste Napalm Records, ce qui devrait lui offrir une meilleure lisibilité auprès du public.

Deux choses, annonçais-je en guise d'introduction. La seconde donc, est de savoir éviter la vulgarité dans laquelle pataugent bien trop de troupes officiant dans le même créneau, telle que Forever Slave pour ne citer qu'un seul exemple. Non, Lunatica aime le bon goût et ça fait plaisir. Il tresse un metal gothic et légèrement symphonique d'honnête facture, bien qu'un peu trop propre et léché pour lui permettre réellement de s'extraire du bataillon de la série B dans lequel il végète.

Néanmoins, c'est carré, bien produit par Sascha Paeth et le guitariste Marc Torretti surprend même parfois agréablement en décochant quelques soli plutôt inspirés ("Into The Dissonance"). Comme toujours dans le genre, l'impact du groupe est grandement déterminé par sa chanteuse, clé de voûte de l'édifice... ou pas. Andrea est ma foi un charmant brin de voix, à défaut d'être original et personnel. Et quand elle se prend, timidement certes, à durcir un peu le ton ("The Incredibles"), le résultat est assez convaincant. D'ailleurs c'est bien lorsque Lunatica s'abreuve davantage à la source du metal progressive plutôt que dans celle en voie de tarissement du pompeux sympho, qu'il tire (légèrement) son épingle du jeu. Le musclé "The Chosen Ones" le prouve, avec ces claviers qui évoquent (de loin toutefois) les premières heures de Dream Theater.

Et s'il manque encore à ses géniteurs cette science de l'hymne immédiat qui s'accroche à la mémoire comme une moule à un rocher, New Shores aligne cependant une poignée de compos des plus agréables : le très bon morceau éponyme, "Two Dreamers", "The Day of The Falcon Dies" et sa longue entame ou bien encore "My Hardest Walk", rehaussé d'un bon final. D'autres titres en revanche sombrent un peu trop dans la facilité ("Heart Of A Lion" ou la ballade "Winds Of Heaven").

Tout ça est à peu près aussi surprenant que Sarkozy à une réunion du MEDEF mais les amateurs de jolies voix et de mélodies ad oc devraient se laisser séduire par Lunatica, qui a toutefois encore du chemin à parcourir avant de pouvoir prétendre un jour chatouiller sur leur trône les ténors que sont Within Temptation, Epica et autre Nightwish. (CT 09)

TRACKLISTING
  1. New Shores 05.19
  2. Two Dreamers 04.19
  3. How Dit It Come To This 03.56
  4. The Incredibles 03.55
  5. My Hardest Walk 05.59
  6. Farewell My Love 04.22
  7. The Chosen Ones 05.17
  8. Heart Of A Lion 03.52
  9. Into The Dissonance 04.11
  10. Winds Of Heaven 03.52
  11. The Day The Falcom Dies 05.00
TOTAL RUNNING TIME : 50.02

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