4 avril 2010

KröniK | Darkest Era - The Journey Through Damnation (2008)




Eyes Like Snow, l’une des sous-divisions du respectable label germanique Northern Silence s’est donné pour mission de ne signer que des groupes honorant ces chapelles complémentaires que sont le pur doom metal et le heavy. Jeune formation né en 2005 dont un de ses membres a participé à Waylander (Ade Mulgrew), Darkest Era, qu’il ne faut pas confondre avec son (presque) homonyme black metal Darkestrah, entre dans la seconde catégorie. Mais attention, on ne parle ici de heavy façon true metal comme les aciéries teutonnes en usinent des palettes entières avec un chanteur qui s’est coincé les couilles dans sa braguette, non on parle de grand heavy metal, épique et sombre. Avec en sus ce son granitique, âpre qui témoigne de l’origine géographique du groupe : l’Irlande battue par les vents et par une histoire tourmentée, sanglante et passionnée. The Journey Through Damnation, premier mini album du quintet, livre quatre titres superbes et majestueux, teinté de couleurs celtiques disséminées avec parcimonie. 

« The Morrigan » ouvre le bal d’une manière redoutable, porté par un vocaliste dont le chant suinte un profond désespoir. Plus réussis encore, les longs « Visions Of The Dawn » et « Another World Awaits » lorgnent parfois vers l’aîné Primordial, pour cette façon qu’ont les instruments (la batterie notamment) de tricoter des espaces, des instants figés dans le temps. Les chœurs sont grandioses, les guitares, grises et minérales, belles à en pleurer et les influences celtiques, à l’image des verts et humides paysages qui ont vu naître le groupe. L’écoute s’achève (déjà !) sur le puissant « In The Crest Of Doom », émaillé d’arpèges veloutés tandis que les grattes taillent des harmonies à la Maiden. Il va sans dire que j’attends désormais avec une impatience non feinte une suite qui, si elle se révèle à la hauteur de The Journey Through Damnation plein de promesses, devrait logiquement imposer Darkest Era comme une valeur sûre. Déjà détenteur d’une personnalité évidente et généreuse, le groupe le mérite. (2008) ⍖⍖⍖

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