Tim Owens est maudit. Bouche-trou de luxe, sa carrière se limite, pour l’instant, et à l’exception de son propre groupe, Beyond Fear, à se glisser dans les pompes d’un autre sans malheureusement convaincre les fans de la première heure, bien qu’il n’ait jamais démérité. C’est le syndrome Blaze Bailey. Remplacer le Metal God au sein de Judas Priest n’était certes pas chose facile, succéder à Matthew Barlow, chanteur dépourvu de cette aura de légende que possède Halford, semblait être en revanche à sa portée. Las, en dépit de ses efforts et de deux bons albums, Owens est prié aujourd’hui de prendre la porte afin de permettre à Iced Earth d’accueillir le retour de Barlow. Alors certes, on peut juger bien cavalière et contestable cette manière de se débarrasser du personnel – du reste, Jon Schaffer n’est pas le premier à faire de la sorte, que l’on songe à Judas bien entendu ou à Maiden -, il n’empêche que l’on est bien forcé de reconnaître qu’il suffit guère au chanteur prodige de plus de quelques secondes pour effacer ces six années d’absence. Sans être la voix historique du groupe, il s’est imposé au fil des ans comme Le vocaliste de la Terre Glacée.
Ce court apéro de trois titres qui a surtout pour but de signifier son retour aux affaires en attendant la sortie à l’automne prochain de la seconde partie du diptyque Something Wicked, intitulée The Crucible Of Man, nous fait prendre conscience que le rouquin manquait effectivement au groupe. Sans son “ frère d’arme ”, Schaffer est un peu comme une vie sans femme : moins de plaisir moins de piments. Moins de sens donc. Pourtant Tim Owens a, il faut lui reconnaître cela, fait du très bon boulot. Toutefois, il manquait bien quelque chose et cette chose, c’était la voix de Matt Barlow, puissante, tragique et d’une profondeur qui fait défaut à celle de Ripper. Il n’y a qu’à écouter ces nouvelles versions (seules les pistes de chant ont été réenregistrées) de “ Setian Massacre ” et surtout de “ The Clouding ”, sans doute une des meilleures compos jamais écrites par le guitariste et qui figuraient sur Framing Armageddon, premier segment du concept pour cerner la différence. Quelle claque ! Et que dire de l’inédit, “ I Walk Alone ”, simple, accrocheur et tellement plus réussi que “ Ten Thousand Strong ” qui débutait Overture Of The Wicked auquel répond I Walk Among You. Que les mois avant de pouvoir savourer le nouvel opus d’Iced Earth vont être interminables. Pour terminer avec Tim Owens, il paraîtrait qu’il a curieusement rejoint Yngwie Malmsteen. Si l’on peut à nouveau douter de ses chances de parvenir cette fois-ci à s’imposer dans un groupe – Schaffer est un démocrate à côté du tyrannique maestro – on demande à entendre ce que va donner cette ahurissante union, alliance contre-nature entre le heavy metal moderne et le hard rock néo classique du Suédois. A voir… (19/06/08) ⍖⍖⍖
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