9 juin 2010

KröniK | Yngwie Malmsteen - Angels Of Love (2009)


Je débuterai cette chronique par une précision importante : je suis un grand admirateur de Yngwie Malmsteen et non pas un de ses (nombreux) détracteurs. Voilà. Ceci étant dit, il faut bien reconnaître que l'époque où le maestro affolait les compteurs Geiger de la virtuosité et décrochait le titre d'album du mois dans les magazines (comme en 1988 avec Odyssey dans Hard Rock Mag) semble bien loin. Et si durant la seconde moitié des années 90, à partir de Inspiration (1996), il renoua un temps avec celle-ci, ses dernières créations sont en revanche accueillies dans une indifférence totale, exception faite peut-être de Perpetual Flame dont la présence derrière le micro de Tim Owens a pu en intriguer certains.
Ce n'est malheureusement pas ce Angels Of Love vidangé à la va vite qui devrait améliorer sa condition. Pourtant, au départ, cet opus qui voit le Suédois réinterpréter en acoustique, seulement secondé par quelques orchestrations, une poignée de chansons de son répertoire (sans compter un inédit, "Ocean Sonata"), pouvait laisser espérer de bonnes choses. Ce format, plus dépouillé lui aurait permis de laisser la parole à un feeling dont il n'a pas toujours été dépourvu, comme en témoigne ses premières (et meilleures !) offrandes. Las, Malmsteen se contente trop souvent de placer ses accords sans vraie passion quand bien même il n'en rajoute pas trop pour une fois. Alors certes, l'homme, flamboyant, joue toujours avec une virtuosité évidente, on le savait déjà ; certains titres demeurent de purs bijoux, notamment l'immense "Crying" (sans doute la plus grande réussite de cet album), le superbe "Angels Of Love" ou bien "Memories" et ce "Prelude To April", beau comme un chat qui dort, ça on le savait aussi. Mais on savait aussi que le guitariste a un penchant pour le mauvais goût, le pompeux de bas étage. Il le prouve à nouveau ici en se sentant obligé d'alourdir l'ensemble par des nappes de claviers qui ne s'imposaient vraiment pas ("Miracle Of Life", "Sorrow") alors que son seul jeu aurait suffit à faire (re)vivre ces compositions. Reste un disque agréable à écouter, un peu mou forcément et bien qu'il soit vierge de toute prise de risque. Encore une fois, Yngwie donne l'impression de vouloir marcher sur les traces de son éternel mentor, Ritchie Blackmore bien sûr, sans jamais parvenir à son niveau de réussite. Il lui manque cette élégance, cette inspiration dont est pourvu l'Homme en noir. Et la classe surtout. 2.5/5 (2009)






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