4 novembre 2018

KröniK | Whitesnake - 1987 (1987)


Le serpent étant un animal qui a la faculté de changer de peau, Whitesnake n’a donc jamais aussi bien porté son nom, tant le groupe s'est métamorphosé, sans perdre en qualité, avec cet album légendaire. 

L’appréciation de ce disque dépend grandement de la relation qui vous unit au groupe : si vous êtes un fan de la première heure, vous risquez de regretter qu’il ait perdu en route son identité et préférer donc ses débuts bluesy. En revanche, si vous l’avez découvert avec sa précédente production, Slide It In et que vous adorez le gros son et les cheveux permanentés, ce 1987 est fait pour vous. Dans tous les cas, ce disque est une bombe et un des joyaux du hard des années 80. Sa genèse se révèle intéressante.

Depuis la fin des seventies, Whitesnake, emmené par l’ancien et charismatique chanteur de Deep Purple, connaît un succès grandissant en Europe avec son hard bluesy puissant ; mais il ne rencontre pas le même engouement au pays de l’Oncle Sam. 1987, baptisé aussi parfois d’une manière éponyme a clairement été enregistré afin de toucher le public américain. Pour se faire, Coverdale rompt avec ses habitudes et s’entoure d’un nouveau line-up (hormis le bassiste Neil Murray) : John Sykes et Adrian Vandenberg aux guitares et Aynsley Dunbar à la batterie (sans compter Don Airey pour les claviers). De même, il ne fait plus appel au fidèle Martin Birch pour la production, pour lui préférer Mike Stone et Keith Olsen afin d’obtenir un son plus américain, moins européen. Enfin, il reprend deux titres parmi les plus fameux de son répertoire passé : “ Crying In The Rain ” dont il offre une version gigantesque ; et “ Here I Go Again ”. Résultat, 1987 se vend par palettes entières faisant de Whitesnake un des géants de l’histoire du metal. A l’écoute des sept autres chansons qui le composent, on peut comprendre pourquoi ; il y en a pour tous les goûts : brûlots à écouter à fond la caisse, pied au plancher (“ Bad Boys ”, “ Children Of The Night ”, “ Don’t Turn Away ”), ballade pour emballer les gonzesses (“ Is This Love ”) ou morceau de bravoure façon Led Zeppelin (l’énorme “ Still Of The Night ”). Tous les titres sont des tubes en puissance et bénéficient d’une interprétation impressionnante de l’ensemble des musiciens, Coverdale en tête, dont la voix a perdu en charme ce qu’elle a gagné en puissance. Le serpent étant un animal qui a la faculté de changer de peau, Whitesnake n’a donc jamais aussi bien porté son nom, tant le groupe s'est métamorphosé, sans perdre en qualité, avec cet album légendaire. (2006)


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