11 juin 2010

KröniK | Lacuna Coil - Shallow Life (2009)


Entre nous, Shadow Life, la nouvelle galette des Italiens - il est bon de le préciser ! - de Lacuna Coil, n'était pas un album que j'avais particulièrement envie de défendre. Pourquoi cela ?  Oh pour plusieurs raisons.
Déjà, son prédécesseur, Karmacode, à force de vouloir à tout prix séduire le marché américain (le groupe s'en défend, mais bon...), en devenait pénible. Ensuite, quand je vois des musiciens commencer à nier, certes encore du bon des lèvres mais quand même, leur appartenance à une scène - le metal - dont ils font incontestablement partie, cela ne me donne pas envie d'être très indulgent. Enfin, pour la première fois, Lacuna Coil n'a pas fait appel à son producteur historique, Waldemar Sorychta, préférant faire appel à Don Gilmore, davantage connu dans la pop (?) : l'intégrité en prend un coup ! Seulement voilà, Shallow Life s'avère finalement être plutôt une bonne surprise. Une très bonne même ! Non pas que les Italiens ait décidé de regarder dans le rétroviseur (on le sera au moins gré de cela) mais cet opus corrige les défauts d'un Karmacode dont on se rend compte aujourd'hui qu'il était surtout un trait d'union, entre le passé et ce vers quoi ses géniteurs tendent désormais, ce metal moderne et calibré, vaguement gothic et trop lourd toutefois pour passer pour de la pop insipide. Les chansons, (trop) courtes et (trop) formatées pour ne pas dépasser trop les 3 minutes au compteur, se révèlent plus inspirées. Les hymnes, les vrais, pas ceux que les maisons de disques se (com)plaisent à fabriquer, sont de retour : "I Survive", "I"m Not Afraid", le superbe "Not Enough", "The Maze" ou bien encore l'imparable "Spellbound". La ballade, obligée, "Wide Awake", a le bon goût évite le piège de la mièvrerie et Cristina a toujours cette voix ensoleillée, puissante et radieuse tandis que son comparse Andrea renoue, pour notre plus grand plaisir, avec le spectre de Paradise Lost ("Underdog" et son refrain qui s'accroche à vous comme une moule à un rocher et plus encore "The Pain", qui aurait presque pu figurer sur le One Second des Anglais), influence évidente sur les premiers albums. Quoiqu'en dise le groupe, l'ensemble sonne plus américain qu'européen. Mais ce qui semblait par trop appuyé sur Karmacode, est bien mieux intégré cette fois-ci. Résultat, on se prend à écouter Shallow Life en boucle sans ressentir la moindre lassitude. Il faut dire aussi que Lacuna Coil a su agrémenter sa palette de quelques touches inédites, à l'image des effets hypnotiques enveloppant du chaloupé "I Like It" ou de solo de guitare (une première !) qui achève "Unchained", étonnant tout du long et sans doute l'une des pièces maîtresses d'un album qui va en réconcilier plus d'un avec ce groupe dont beaucoup se sont un peu désintéressés (à raison) ces dernières années. Pour autant, il est clair que Lacuna Coil a perdu en chemin, et depuis longtemps, ce charme latin, cette innocence qui caractérisaient Cristina et sa bande. On peut le regretter, ce qui n'hôte rien à la réussite incontestable de Shallow Life. 3.5/5 (2009)


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