18 juin 2023

KröniK | Manilla Road - Atlantis Rising (2001)




Entité jouissant désormais de l’étiquette « culte » collée sur le coin de la gueule, qui eu sa (relative) heure de gloire durant les années 80, Manilla Road, sorte de Manowar sans les peau de bête et les slips léopard et avec un sens de l’épique qui permit à son heavy metal teinté de doom de prendre des allures parfois grandioses et guerrières, se reforme aujourd’hui, sans doute alléché par le contrat du label Iron Glory qui réédite parallèlement ses premières pépites que beaucoup ont oubliées, près de dix ans après un The Circus Maximus qui n’était sorti sous son nom que pour d’obscures raisons légales. S’il est peu probable que ce come-back rencontre un succès démesuré, Atlantis Rising, l’album qui scelle cette reformation, témoigne d’une qualité d’écriture, d’un style heureusement inchangés. On aurait aimé que les canons sonores du groupe, quant à eux, ne le soient pas. Boosté par une production plus actuelle, il est à parier que cette offrande aurait gagné la puissance de feu qui, en l’état, lui fait un peu défaut. Il n’en demeure pas moins que ce concept-album sur l’Atlantide, comme son titre le suggère, poursuit sans honte la discographie des Américains débutée en 1980 avec Invasion

Le capitaine au long court Mark Shelton (chant, guitare) et sa bande ont du métier ; ils sculptent avec efficacité et maîtrise ce heavy épique qui n’appartient qu’au groupe. Dès l’introductif « Megalodon », Manilla Road sort l’artillerie lourde avec ses riffs de rouleaux compresseur et son mid-tempo pesant comme une enclume, qui ne passe jamais la seconde. Ce titre se révèle parfait pour débuter car, en même temps qu’il rassure le fan (il doit bien en avoir encore quelques uns), il est très représentatif du style du groupe. Les autres morceaux, généralement assez longs , « Resurrection » ou le Terminal « War Of The Gods » en tête, reprennent à peu de choses près un schéma identique avec leurs solos de gratte immenses qui décollent vers des cieux ténébreux. Un brin daté et emblématique des codes des eigties certes, et donc peu à même de rameuter aux Américains de nouveaux adeptes, hormis, peut-être, les nostalgiques d’une époque qu’ils n’ont pas connu, constat renforcé par le fait qu’Atlantis Rising manque de morceaux de bravoure réellement inoubliables, celui-ci réussit tout de même à remettre le combo sur de bons rails. Sans aller jusqu’à dire que Manilla Road bénéfie d’un statut flatteur et exagéré, il n’empêche qu’il ne peut prétendre,  et cette offrande le démontre bien, être plus que ce qu’il est déjà, c’est-à-dire un bon petit groupe de série B, sympathique, méritant mais sans génie. Cela n’enlève rien à sa valeur. (05.10.2007) ⍖⍖

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