9 mai 2018

KröniK | Choisir Le Pire - (2017)


Entité basée à Metz, Choisir Le Pire nous offre son premier signe de mort. Celui-ci ne porte aucun titre, seulement un trait. Trait d'union ? Symbole de vide, de néant, de négation ? Chacun l'interprétera à sa façon, tout comme cet opus dont la matière bruitiste ouvre la porte à tous les ressentis, à tous les sentiments. Désolation, décrépitude, mort, haine, rage, voilà à quoi renvoie cet essai hermétique qui semble être avalé par une obscurité épaisse comme une marée noire, plongée sans espoir de retour ans les entrailles ferrugineuses de l'indicible. Entre Harsh Noise (Wall) et Power Electronics, Choisir Le Pire balaie le spectre effroyable d'une noirceur insondable.
Editée en cassette par Le Tombeau des Muses, propre label du maître de cérémonie, la bestiole arbore plusieurs visages néanmoins complémentaires car toujours corrosifs et corrompus. Ainsi, les sonorités froides et grouillantes qui rongent 'De Charybde en Scylla', cèdent brutalement la place à une pure déflagration Harsh Noise avec 'Oracle - Vivre par l'épée', qui dresse un mur infranchissable lardé de fissures desquelles suinte une lointaine et pourrissante beauté. Power Electronics viciée et chaotique, 'Réaction | Invariable' charrie une tension insoutenable et malsaine qui s'infiltre en nous tel une lèpre empoisonnée évocatrice de ruines et de monstres de ferrailles. Mais c'est bien quand il libère la puissante crépitante d'un Harsh Noise sismique, témoin le gigantesque 'Orbe I' ou le plus torturé encore ('Orbe II'), que le projet atteint sa pleine démesure. Ce faisant, il s'impose comme un artisan à suivre de près car déjà riche de belles et mortifères promesses. Choisir Le Pire pousse la porte de sous-sols humides, antre de toutes les peurs et de tous les tourments de l'âme humaine. (27/04/2018)

4/5

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