19 février 2019

KröniK | Silence.Cold.Alone - Lamentation Of The Falling Snow / Howling (2018)


Comme son titre le laisse deviner, Lamention Of The Falling Snow / Howling est l'agrégat des deux premières démos de Silence.Cold.Alone que Share Your Pain Records a l'excellente idée de publier sous la forme d'une tape limitée à dix exemplaires. A la barre de ce projet venu du Groenland avant de s'installer en Australie, une seule créature, le dénommé Solace dont Forlorn Citadel et Moonlight Drowns constituent le maigre pedigree. Inutile d'être grand clerc pour deviner quel type de black metal le bonhomme rumine ici.  A travers une terre froide et dépressive  aux confins de l'ambient errent ces (très) longues plaintes engluées dans l'hiver.
Celles-ci sont au nombre de deux, à répandre leur spleen sinistre le long d'une sente bordée d'arbres lugubres dont la silhouette squelettique est avalée par une brume humide qui glace le sang. Le maître des lieux ne cherche nullement à faire œuvre originale, puisant au contraire son combustible dans l'humus suicidaire des Burzum, Xasthur et autre Striborg. Seule, peut-être, la durée excessive (plus de 17 minutes au compteur) de ses contemplations mélancoliques distingue vaguement Silence.Cold.Alone. des centaines d'autres neurasthéniques du même genre. Mais encore une fois, au risque de se répéter, le DSBM est moins une question d'originalité que de feeling, celui qui trempe dans l'encre noire du désespoir le plus absolu. Si quelques nappes de claviers plus gentillets que mortuaires vident un peu l'ensemble de sa sève morbide, reconnaissons que les couleurs cafardeuses de la dépression sont hissées avec une inspiration démesurée.  Coincé entre deux parties ambient, l'épicentre de Lamentation Of The Falling Snow cavale le long d'un rempart brumeux que nimbe tel un linceul un voile nocturne, imprimant un pouls obsédant qui confine à la transe hypnotique. Solace joue sur la répétition en étirant une trame minimaliste au bord d'un gouffre vertigineux. Plus grandiose encore se veut Howling dont la colonne vertébrale repose sur une crête mélodique belle à pleurer. Comme échappées d'un caveau marbré par le froid, des atmosphères désespérées tissent une toile dont les fils forment la corde pour se pendre. Des paysages désolés se dressent dans la solitude d'une journée endeuillée par une tristesse automnale. En deux pistes engourdies par une beauté laiteuse, Silence.Cold.Alone. dessine un art noir suicidaire et envoûtant, cireux et fascinant. (19/08/2018) ⍖⍖⍖




As its title suggests, Lamention Of The Falling Snow / Howling is the aggregate of the first two demos of Silence.Cold.Alone that Share Your Pain Records has the excellent idea to publish in the form of a tape limited to ten copies. At the helm of this project, which came from Greenland before settling in Australia, was a single creature, the so-called Solace, of which Forlorn Citadel and Moonlight Drowns constitute the meagre pedigree. No need to be a big clerk to guess what kind of black metal the man is ruminating about here.  Through a cold and depressed land at the edge of the ambient wanders these (very) long complaints stuck in winter. There are two of them, spreading their sinister spleen along a path lined with gloomy trees whose skeletal silhouette is swallowed by a wet mist that freezes the blood. The master of the place does not seek to make an original work, on the contrary, he draws his fuel from the suicidal humus of Burzum, Xasthur and other Striborg. Perhaps only the excessive duration (more than 17 minutes) of his melancholic contemplations vaguely distinguishes Silence.Cold.Alone. from hundreds of other neurasthenes of the same kind. But once again, at the risk of repeating itself, the DSBM is less a question of originality than of feeling, the one that dips into the black ink of the most absolute despair. If a few layers of keyboards nicer than mortuary empty all of its morbid sap, let's admit that the coyote colours of depression are raised with an inordinate amount of inspiration.  Caught between two ambient parts, the epicentre of Lamentation Of The Falling Snow runs along a foggy rampart that nimbe like a shroud a night veil, printing a haunting pulse that borders on the hypnotic trance. Solace plays on repetition by stretching a minimalist frame on the edge of a vertiginous abyss. Even more grandiose is Howling, whose spine rests on a melodic ridge that is beautiful to cry about. As if escaping from a cellar marbled by the cold, desperate atmospheres weave a canvas whose threads form the rope to hang themselves. Desolate landscapes stand in the solitude of a day mourned by autumnal sadness. In two tracks numbed by a milky beauty, Silence.Cold.Alone. draws a suicidal and enchanting, waxy and fascinating black art. (19/08/2018)

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