KröniK | Flayed - III : Empty Power Parts (2018)

On devinait que Flayed allait devenir plus grand encore qu'il ne l'était pourtant déjà. Voici pour preuve ce "Empty Power Parts" du feu de dieu dont on voit mal comment il ne pourrait pas propulser ses auteurs vers les sommets promis. Nonobstant leurs incontestables qualités, cette troisième saillie longue durée renvoie ses devancières, petites ("XI Million") ou grandes ("Symphony For The Flayed" et "Monster Man") au rang de brouillon, d'ébauche du tsunami sonore qui se présente aujourd'hui. On en viendrait même à soupçonner chez ces solides gaillards l'emploi de Viagra par boîtes de douze tant se montre insolente la vigueur qu'ils dressent avec la fière tranquillité qui les caractérise depuis toujours.

Adorateurs d'un hard rock à l'ancienne qui sent sous les bras, les Gaulois tètent certes avec gourmandise les mamelles du AC/DC originel et du Deep Purple éternel dont ils allient la simplicité rugueuse du premier et la sophistication parfois brutale du second ('Homeland' est en l'illustration la plus efficace), mais leur personnalité n'est pour autant pas en jachère, laquelle est à chercher dans cette patine bluesy et déglinguée, ces traits bourrus ainsi que cet élan orgiaque qui explose notamment lors d'un 'Flooded & Blind' vicieusement rampant. Plus inspiré que jamais, le groupe nous invite à bord de leur puissance mécanique que pilote un Renato particulièrement en voix, afin d'avaler les kilomètres d'une trame bitumée et gorgée de feeling. Au nombre de dix, tous les titres qui émaillent ce menu aussi trapu que velu tapent dans le mille, là où il faut, entre les jambes. Sans jamais débander donc, "Empty Power Parts" atteint des cimes en terme d'écriture orgasmique, remplie jusqu'à la gueule de guitares aussi aiguisées que remuantes, de claviers juteux et de rythmique grasse comme un bon vieux cassoulet des familles. Osons l'affirmer, ces nouvelles compos sont dignes des plus grands et notamment de leurs illustres modèles. Il suffit d'écouter les 'Fairy Tale' et son tempo de bûcheron, le mordant 'Empty Power Parts' et plus encore le vitaminé 'Waiting For The Turning Point' qui emporte tout sur son affolant sillage, pour s'en convaincre. Reste que tous les morceaux mériteraient d'être cités tant ceux-ci rivalisent d'énergie, de classe et d'inventivité. Les influences sont évidentes mais parfaitement digérées, elles se fondent dans un creuset revigorant d'où jaillit un feu d'artifice de pur rock'n'roll. "Empty Power Parts" est l'œuvre de la maturité pour Flayed qui n'a certainement pas fini de nous faire taper du pied ! Nombreux sont ceux qui ne tarderont pas à nous l'envier ! (02/09/2018) ⍖⍖⍖

We guessed that Flayed would become even bigger than he already was. Here is proof of this "Empty Power Parts" of the fire of God whose it is hard to see how it could not propel its authors to the promised heights. Notwithstanding their undeniable qualities, this third long-lasting projection returns its predecessors, small ("XI Million") or large ("Symphony For The Flayed" and "Monster Man") to the rank of a draft, a rough draft of the sound tsunami that appears today. One would even suspect that these solid men were using Viagra in boxes of twelve, so insolent was the vigour they displayed with the proud tranquility that has always characterized them. Lovers of an old-fashioned hard rock music that smells under their arms, the Gauls certainly suckle the udders of the original AC/DC and the eternal Deep Purple, combining the rough simplicity of the former with the sometimes brutal sophistication of the latter ('Homeland' is the most effective illustration), but their personality is not fallow, which is to be found in this bluesy and crazy patina, these furry features as well as this orgiastic momentum that explodes especially during a viciously crawling "Flooded & Blind". More inspired than ever, the group invites us aboard their mechanical power, driven by a Renato, particularly in voice, to swallow the kilometres of a bitumen and feeling-filled grid. There are ten titles on this stocky and hairy menu, all of them hitting the nail on the head, where they belong, between the legs. Without ever letting go, "Empty Power Parts" reaches its peak in terms of orgasmic writing, filled to the mouth with guitars as sharp as they are restless, juicy keyboards and bold rhythms like a good old family cassoulet. Let's not deny that these new compositions are worthy of the greatest and especially of their illustrious models. Just listen to the Fairy Tale and its lumberjack tempo, the biting Empty Power Parts and even more the vitamin Waiting For The Turning Point, which takes everything away from its frightening wake, to be convinced. However, all the songs deserve to be mentioned as they compete in energy, class and inventiveness. The influences are obvious but perfectly digested, they blend into an invigorating melting pot from which a pure rock'n' roll firework display springs. "Empty Power Parts" is the work of maturity for Flayed who certainly hasn't finished getting us kicked! Many will soon envy us! (02/09/2018)