12 novembre 2018

KröniK | Candlemass - House Of Doom (2018)


S'il permettra aux fans de patienter jusqu'au successeur de "Psalms For The Dead", "House Of Doom" soulève en définitive plus de questions qu'il n'en résout quant à la capacité de Candlemass à survivre au départ de Robert Lowe...

Candlemass et ses chanteurs, c'est une longue et tumultueuse histoire. Si, pour beaucoup, le groupe se confond - encore – avec la silhouette monacale de Messiah Marcolin, nombre d’interprètes ont défilé au sein d'un line-up dont ils sont le seul vrai facteur d'instabilité, de Johan Längqvist à Thomas Vikström en passant par Björn Flodkvist.

Succédant à un Robert Lowe dont le passage parmi les Suédois coïncida pourtant avec leur apogée artistique, incarnée par un redoutable triptyque "King Of The Grey Islands", "Death Magic Doom" et "Psalms For The Dead", gravés entre 2007 et 2012, Mats Leven est le dernier d'entre eux. Gravitant depuis longtemps autour du bassiste et fondateur Leif Edling, entre Abstrakt Algebra et Krux,, il était de toute façon écrit que celui qui fut la voix de Yngwie Malmsteen à l'occasion d'un des meilleurs album du maestro ("Facing The Animal"), tiendrait un jour le micro chez ce vétéran du doom. Ceci dit et nonobstant l'immense talent du bonhomme, il est permis de se demander si l'idée de l'embaucher était si bonne que cela. Tel est le sentiment diffus qu'éveille l'écoute de "House Of Doom" qui n'est pas le nouvel opus de Candlemass mais un EP, le second avec Leven au chant après 'Death Thy Lover' en 2016. Bien sûr, quatre titres dont un instrumental, c'est peu pour juger cette nouvelle incarnation. Bien sûr, cette maigre ration ne saurait susciter la moindre critique quant à une qualité d'écriture et d'interprétation qui n'est plus à démontrer, même si on a connu ses auteurs plus inspirés (nous y reviendrons). Mais le fait est que le doom forgé par le combo se doit d'être lyrique et fardé d'une théâtralité ténébreuse à laquelle participaient, certes chacune à leur façon, les performances de Messiah Marcolin et de Robert Lowe. Ce qui, a contrario, manquait déjà à "Chapter VI", "From the 13th Sun" et "Dacytlis Glomerata", excellentes offrandes au demeurant, fait également défaut à "House Of Doom" que le registre plus heavy que baroque de Leven vide de cette substance épique. Présent en invité sur le titre éponyme, on en vient du coup à se demander si Tobias Forge (Ghost) n'aurait pas été un choix plus judicieux pour remplacer l'ex Solitude Aeturnus que nous sommes nombreux à regretter. De fait, le Candlemass version Leven tend à se rapprocher de Krux (forcément) voire de Leif Edling en solitaire et son "Songs Of Torments, Songs Of Joy" dont le bassiste tenait lui-même le micro. Cela ne fait pas de cette courte rondelle un mauvais disque, bien au contraire, mais il n'en demeure pas moins que la signature du groupe, quoique indélébile, est en train de glisser vers un metal plus heavy que doom, même si les Suédois affolent toujours le compteur Geiger grâce à cette rythmique surpuissante, comme l'illustre le titre d'ouverture qui a donné son nom à cet opuscule que nimbent les couleurs sombres de l'Apocalypse. Tout aussi efficace s'avère être ce 'Flowers Of Deception' ultra plombé que son break lancinant sauve de la banalité. Plus étonnant est 'Fortuneteller', curieuse respiration acoustique qui confirme cependant cette légère mutation stylistique. Et au final, c'est sans doute l'instrumental 'Dolls On A Wall' qui s'impose comme le sommet de l'écoute, justement parce qu'il laisse les musiciens creuser un puits sans fond sans l'aide du chanteur et ce, bien que sa courte durée lui donne des airs d'inachevé. S'il permettra aux fans de patienter jusqu'au successeur de "Psalms For The Dead", "House Of Doom" soulève en définitive plus de questions qu'il n'en résout quant à la capacité de Candlemass à survivre au départ de Robert Lowe... (15/05/2018)


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