21 août 2018

CinéZone | Roy Rowland - Témoin de ce meurtre (1954)




Habile suspense concocté par Chester Erskine, Témoin de ce meurtre mérite pourtant le coup d'oeil davantage pour sa forme que pour son fond. Celui-ci nous montre une femme (Barbara Stanwyck) qui assiste, depuis sa fenêtre, à un meurtre commis par un homme (George Sanders). Dès le départ, l'identité de l'assassin est révélée et c'est autour d'un affrontement psychologique que le récit se noue, non sans éviter certaines facilités (l'appartement qu'elle visite est comme par hasard celui de Richter !) et invraisemblances (alors qu'elle est pourchassée, Cheryl ne trouve rien de mieux que de grimper au sommet d'un immeuble en construction !). Mais avec sa voix suave et sa présence aussi écrasante que raffinée, Sanders se glisse avec son aisance coutumière dans la peau de ce soi-disant ex nazi qui compte en réalité sur un mariage d'argent pour conquérir le monde. En réalité, Witness To Murder doit une bonne part de sa réussite à la photographie de John Alton qui offre un travail époustouflant. Habillé d'un noir et blanc expressionniste, l'écran est constamment avalé par l'obscurité. Les ombres, les silhouettes se répandent à la manière de flaques menaçantes. Les escaliers se découpent comme d'interminables échafauds. Une banale visite médicale où un docteur questionne l'héroïne, se transforme en moment irréel, presque fantasmagorique. Au final, le film porte davantage la marque d'Alton que de Rowland. (le 18/08/2018) ⍖⍖







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire