22 octobre 2016

KröniK | Marduk - Dark Endless (1992)


Période mal connue dans la carrière de Marduk dont on a coutume de dater la reconnaissance tant artistique que commerciale à 1996 et son quatrième méfait, « Heaven Shall Burn... When We Are Gathered », les années qui courent de sa naissance en 1990 à 1994 ne sont pourtant pas à négliger, voyant l'identité des Suédois se préciser peu à peu, au fil d'une poignée d'offrandes un peu oubliée, à  l'exception bien entendu de la démo « Fuck Me Jesus » célèbre pour son visuel sulfureux. "Dark Endless", "Those Of The Unlight" puis "Opus Nocturne" forment ainsi un corpus d'albums publiés à un rythme régulier (un par an), mixés par Dan Swanö, alors quasi gourou de toute la scène extrême suédoise (Katatonia, Opeth, Dissection...) et témoins d'incessants changements de line-up, aucun des trois n'ayant été enregistré par la même formation. Autour du guitariste et fondateur Morgan, se succèdent ainsi nombre de musiciens et notamment des chanteurs, poste instable jusqu'à l'arrivée de Legion en 1995. Seul opus (avec la démo citée plus haut) chanté par Andreas Axelsson, "Dark Endless" marque donc les véritables débuts de Marduk. Il témoigne surtout de la porosité qui règne alors entre death et black chez les hordes noires originelles, ce menu très court d'une petite trentaine de minutes à peine étant en définitive plus proche du premier que du second. La vélocité de ses agressions, la prise de son extrêmement brut, les break pesants ('Still Fuckin Dead') ainsi que le chant d'Axelsson dont on rappelle qu'il fut un activiste de la scène death suédoise avec Edge Of Sanity ou Infestdead, participent de cet ancrage des plus évidents au metal de la mort. La noirceur des ambiances et certains aplats sinistres (comme lors du final de 'Holy Inquisition') ne sont guère que les seuls indices de l'appartenance de Marduk à une chapelle qui n'en est encore qu'à ses balbutiements. Même s'il abat le petit bois, 'Dark Endless', album sans grand personnalité, prouve que les Suédois ont eu raison de s'affranchir à partir de "Heaven Shall Burn..." de leurs racines dont il restera pourtant toujours quelque chose. Quatre ans plus tard, ils auront ainsi trouvé leur voie, posant les bases, très vite copiées sans jamais être égalées, d'un art noir d'une brutale intensité. 3/5 (2014)


                                   

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