Succédant à une première autoproduction, Live, enregistrée en 2004, L’homme est un animal qui a trahi… est seulement un EP quatre titres (pour plus de vingt cinq minutes de musique tout de même) qui n’en demeure pas moins des plus intéressants… Et prometteur. Bénéficiant d’une production très pro et carrée, les Parisiens y libèrent un doomcore apocalyptique et suffocant, certes encore corseté par les influences de la figure tutélaire du genre, l’immense Neurosis (“ Shelter ”), mais néanmoins déjà recouvert d’un vernis plus personnel, qui tient en premier lieu dans le choix de recourir à la langue de Molière laquelle, loin d’en amoindrir la portée douloureuse, confère à l’ensemble une rage salvatrice. Prélude à l’excellent Eaux-fortes, gravé en 2007, premier essai longue durée de Danishmendt, cet apéro est une œuvre à la violence épidermique, un concentré de matière brute sur lequel souffle le vent d’un nihilisme poisseux. Les invariants sont alignés comme des pinces à linges sur un fil, notamment ces cordes vocales qui ont croisé du papier de verre, mais le groupe les maîtrise à défaut de les transcender, de les dépasser (ce qui viendra l’expérience aidant) ; il sculpte avec un burin des atmosphères oppressantes qui vous terrassent, vous submergent. Etonnamment, la reprise atomique des Thugs, “ Biking ”, se glisse avec une facilité déconcertante au milieu de cette décharge d’ondes sismiques. Danishmendt est une formation à suivre de près, L’homme est un animal qui a trahi… le démontre et que confirmera le disque suivant, travail plus mature encore. (2008) ⍖⍖
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