Dans le black metal et son parent le dungeon synth, la mode est actuellement au vampirisme. On ne compte ainsi plus les projets baptisés Vampiric quelque chose, orthographiés parfois avec un « W », au point de les confondre entre eux. Une des créatures les plus fécondes et des plus emblématiques de ce (sous) sous-genre des arts sombres est Wampiric Rites. Derrière ce nom se planque le stakhanoviste Wampiric Strigoi dont il n’est ni plus ni moins qu’une des multiples émanations aux côtés des Winterstorm, Dungeon Steel, Grymmstalt et consorts, qui eux-mêmes animent avec 13th Temple, Old Castles et beaucoup d’autres le cercle Pure Raw Underground Black Metal Plague, alliance ténébreuse écartelée entre le Chili, l’Equateur et les Etats-Unis dont tous les membres sont unis par une vision identique de l’art noir, sinistre et primitive. Avec Wampiric Rites au sein duquel il est flanqué du batteur Eblis Destructor, Jose Amay (pour l’État Civil) multiplie les démos, splits (surtout), EPs et albums (un peu moins) comme d’autres les pains, souffrant d’une diarrhée créatrice qui le pousse à décharger près d’une trentaine d’offrandes depuis 2019 !
Ruminée en 2019, cette deuxième démo a déjà connu plusieurs vies (ou morts?), publiée successivement en version digitale, CD, tape et vinyle, parfois même plusieurs fois dans un même format comme l’illustre ce second pressage en 12 pouces par Inferna Profondus Records. Ce brouillon n’a donc rien d’inédit mais cette énième réédition nous offre l’occasion de replonger dans ses lugubres arcanes. Occasion également de rendre un hommage au guitariste Vrolok, décédé de façon brutale et précoce d’une crise cardiaque en 2021 à l’âge de trente ans. Ce qui nous rappelle qu’à ses débuts, Wampiric Rites était un véritable groupe, articulé autour de son chanteur. Celui-ci se révèle d’ailleurs assez peu présent sur cette démo qu’il vampirise le temps de deux titres (sur six) seulement. ‘Los Oscuros Misterios De La Noche’ et ‘Un Esperitu Atomentado Que No Encuentra El Descanson Eterno’ épandent les ténèbres hurlantes d’un black metal rudimentaire chargé d’une atmosphère de crypte macabre auquel on préfère pourtant le dungeon synth glacial et minimaliste que dévident les autres plaintes (‘III’ notamment) ou alors cette ébauche bruyante d’un art noir instrumental sur ce ‘V’ aux allures de rituel avorté. La prise de son est abominable, ce que ne justifient pas seulement le fait qu’il s’agisse d’une démo mais surtout une approche volontairement nocturne et archaïque du genre cependant que les nappes de claviers de Lord Einsamkeit ne manque pas d’un lustre mortuaire (‘VI’). Ecartelée entre dungeon synth sépulcral et black metal vampirique, cette seconde démo dénude les traits froids et grinçants de ce projet culte. (20.01.2023) ⍖⍖
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