Peu connu en France, John Mortimer est un écrivain et dramaturge anglais. Il signe l'adaptation du Tour d'écrou d'Henry James pour Jack Clayton (Les innocents) mais doit surtout sa célébrité à ses romans policiers qui mettent en scène l'avocat Rumpole. A Voyage Round My Father est d'abord une pièce de théâtre autobiographique interprétée par Alec Guinness et Jeremy Brett en 1971 avant que Alvin Rakoff, réalisateur d'origine canadienne davantage aimanté par le suspense voire carrément l'horreur (Le bateau de la mort) que par les sentiments, ne l'adapte au cinéma en 1982.
Très court - à peine 80 minutes -, le film mérite surtout le coup d'œil pour la rencontre qu'il orchestre entre deux générations de comédiens britanniques, Laurence Olivier et Alan Bates, deux monstres sacrés évidement parfaits dans leur rôle respectif, le premier, vieillard capricieux et irascible qui refuse de reconnaître la cécité qui le diminue, le second, dans la peau de l'écrivain, fils un peu effacé qui se remémore son enfance et les dernières années passées avec cette figure paternelle si écrasante. Il en résulte une œuvre sensible et intimiste sur la vieillesse et les relations à la fois compliquées mais pleine de tendresse entre un enfant et son père. Au crépuscule de sa vie, Laurence Olivier livre de très belles scènes, simples et émouvantes, notamment celles qu'il partage avec Jane Asher qui joue sa belle-fille. ( 05.03.2022) ⍖⍖
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