17 juin 2023

KröniK | Manilla Road - The Circus Maximus (1992)




Pour le groupe lui-même et pour les puristes, la première partie de carrière de Manilla Road s’éteint avec The Courts Of Chaos, son neuvième album. Les Américains ayant splitté peu après, The Circus Maximus n’aurait donc jamais dû sortir sous cette sa bannière. Pourtant, victime des intentions mercantiles de son label de l’époque, Black Dragon, ce qui n’était que le fruit d’un nouveau projet monté par Mark Shelton, secondé par Andrew Coss et Aaron Brown devint donc le dixième opus du groupe. C’est pourquoi The Circus Maximus jouit d’une position un peu particulière dans la discographie de Manilla Road. Mais pour autant, n’y a-t-il pas sa place ? Oui et non, réponse de Normand oblige. Certes On reconnaît aisément la patte de Shelton, aussi bien en terme de composition – le lascar reste fidèle à des schémas d’écriture dont il ne se départira sans doute jamais – qu’en terme de son.

Mais on comprend toutefois très vite, dès le premier titre en fait, le très réussi « Throne Of Blood », pourquoi cet essai n’aurait jamais dû être publié sous le patronyme qui est le sien. (beaucoup) plus mélodiques, illuminés par des refrains presque hard FM (les brûlots « No Sign From Above », « Flesh And Fury », « No Touch »…) et des chœurs, animés par un chant moins rugueux, moins menaçant aussi ; et tout simplement moins doom que jadis, les morceaux qui composent ce nouveau menu étonnent tout d’abord par leur accessibilité qui ne bâillonne cependant jamais une efficacité certaine. Puis peu à peu, les écoutes aidant, on se rend compte que ce registre plus commercial, dirons-nous, sied tout aussi bien à Manilla Road, ce qui ne l’empêche nullement d’aligner les épopées épiques dont il a (toujours) le secret, dans la grande tradition édictée par ses cris, comme en atteste les redoutables « Forbidden Zone » et « She’s Fading », enténébrées par les riffs acérés du père Shelton. Peut-être dégoûté par le business et démotivé par un succès qui ne dépassera jamais l’estime, le guitariste veillera à ce que The Circus Maximus soit le dernier clou du cercueil de son groupe. Pourtant, comme bien souvent, c’est une fois six pieds sous terre qu’un culte autour des Américains va commencer à prendre forme, aidé en cela par les rééditions de leurs premières galettes. Et après divers projets, dont Sharks, Mark Shelton décidera à l’aune du nouveau millénaire que redonner vie à son port d’attache. Ceci est une autre histoire… (06.10.2007) ⍖⍖

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