8 avril 2023

KröniK | Magnum - Breath Of Life (2002)




Pour beaucoup de groupes, les années 2000 riment avec reformation. On ne compte plus en effet le nombre de vieilles gloires qui ont remis le couvert depuis le passage dans ce nouveau millénaire, soit pour satisfaire le fan soit pour satisfaire leur portefeuille. Magnum, l’un des fers de lance du Hard Rock mélodique des eighties, dont on avait pu noter la disparition sur les écrans radars depuis 1994 et l’album Rock Art, reprend donc vie aujourd’hui, comme le titre de son nouvel opus le suggère habilement. Nous mentirions en prétendant que les Anglais nous manquaient au point de réclamer à corps et à cri leur retour, d’autant plus que Hard Rain, le projet que les deux têtes pensantes Bob Catley et Tony Clarkin avaient fondé suite au split, avait maintenu en vie en quelque sorte son héritage. Mais cela fait tout de même plaisir de pouvoir compter à nouveau sur Magnum, d’autant plus que Breath Of Life, sans être un incontournable, recèle néanmoins une poignée de pépites qui ne dépareilleront pas au milieu des classiques d’autrefois. Citons notamment le racé « Cry », en guise d’ouverture, l’accrocheur « Everyday », le chaloupé et purplelien « That Holy Touch » ou le terminal et épique (comme au bon vieux temps) « Night After Night » et ses lignes de six cordes majestueuses. 


Le groupe reste fidèle à ses fondamentaux, à une recette éprouvée, celle d’un hard rock quasi FM, émaillé de parcimonieuses touches progressives. Les chansons sont ciselées par les riffs, efficaces parfois (« Just Like January »), mélodiques toujours, du père Clarkin et illuminé par l’organe décidément superbe de Catley, que l’on reconnaît dès les premières notes. Certes, il s’agit d’une musique d’un autre âge, qui peinera certainement à toucher un nouveau public ; une musique que l’on souhaiterait parfois plus pêchue, plus nerveuse (« After The Rain »), trop propre, trop lisse, mais, bénéficiant d’une production actuelle, Breath Of Life, bien qu’un peu trop long (les amateurs contrediront sans doute cette remarque), est à même de séduire ceux qui croient toujours dans le primat de la mélodie sur la puissance. Les musiciens se font plaisir, ont l’air heureux de rejouer ensemble et leur bonheur est communicatif. Un come-back seulement à demi réussi donc, mais qui a le mérite de signaler que Magnum est de nouveau dans la course. Breath Of Life est un cadeau pour les fans ; son successeur devrait en toute logique lui être bien supérieur. A noter que trois bonus live se sont immiscé en fin de parcours, d’origine inconnue mais de qualité : « The Flood », « Backstreet Kid » et « We All Need To Be Loved ». (23.10.2007) ⍖⍖

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