15 octobre 2015

Ende | Whispers Of A Dying Earth (2012)


Difficile de parler de Ende sans évoquer son principal auteur, I. Luciferia, activiste de la chapelle noire hexagonale (Reverence surtout mais aussi Animus Herilis, Osculum Infame...) que n'effraye pas non plus l'Ambient, comme l'a démontré le split que son Leben Ohne Licht Kollectiv a partagé avec Immemorial. Voilà donc un musicien inspité sinon talentueux dont Ende est le jardin secret en cela qu'il y fait tout ou presque, ne laissant que la batterie à un autre être humain, Thomas Njodr au cas particulier, lequel confère à l'ensemble l'indispensable touche organique qui la distingue de tous ces machins paralysés par une énervante boîte à rythme. Peut-être pas vraiment un one-man band donc mais l'esprit y est pourtant, longtemps laboratoire solitaire d'une seule âme comme en témoigne la genèse de Whispers Of A Dying Earth , opus séminal gravé entre 2004 (ses deux derniers titres, ce qui s'entend d'ailleurs) et 2010 (tout les reste). Que le chanteur et guitariste de Reverence soit derrière Ende représente un indice précieux quant à la teneur de ce dernier autant dans la forme que dans le fond. Dans la forme, il est l'assurance d'une réalisation très professionnelle où les riffs pollués s'accouplent néanmoins avec une prise de son âpre et nerveuse loin de la bouillie derrière laquelle se planquent trop souvent les albums de ce genre. Dans le fond ensuite, sa présence arrime par nature l'offrande à une certaine tradition nationale, tranchante et véloce à la fois mais que drape toutefois un suaire d'ambiances mélancoliques à l'image du squelettique et très bel instrumental final, 'Les souhaits d'un songe' et ses arpèges sécrétatoires d'une tristesse infinie. La majorité de ces neuf compositions galope à travers une géographie accidentée que sillonnent des chemins escarpés. Le long 'A Cold Way', que perforent de nombreuses crevasses, 'Whispers Of A Dying Earth', mid-tempo sévère et 'Our Funeral' participent de cette architecture tourmentée, alternant avec de furieux blasphèmes ('De Profundis', 'Thorns') pour aboutir à un menu extrêmement tumultueux. Sachez qu'au moment où vous lirez (peut-être) ces quelques lignes tardives, Ende sera en train de préparer une seconde offrande que la jouissive défloration de sa devancière rend forcément très attendue... (2015)


                                     

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