Bobine d'une vingtaine de minutes, L'épouvantail est, après La maison démontable et Malec champion de golf, l'un des premiers films dont Buster Keaton est l'auteur complet une fois affranchi de son ancien mentor Fatty Arbuckle. Comme nombre de ses métrages, il en partage néanmoins la paternité avec Edward F. Cline avec lequel il a écrit le scénario et signe la mise en scène. The Scarecrow n'en rassemble pas moins toutes ses obsessions : la mécanique comme source de gags, les poursuites effrénées et la quête de l'amour. Deux parties le divisent. La première, remarquable, se déroule à l'intérieur de l'unique pièce d'une maison qui réunit entre quatre murs d'inventives fonctionnalités, à la fois chambre, cuisine, salle à manger, hommage évident aux machines de Rube Goldberg. Le long plan où Buster partage le repas avec son colocataire fournit un moment savoureux et jubilatoire, qui témoigne de cette science de la mécanique d'orfèvre propre à Keaton. La seconde partie voit les deux ouvriers agricoles se disputer le cœur d'une femme, apprentie danseuse. Mais très vite, Buster est coursé par un chien, point de départ d'une folle poursuite comme il les affectionne. Eprouvé certes mais avec ce rythme endiablé et toujours cette imagination débridée qui n'appartiennent qu'a leur auteur. Puis, on retrouve L'homme qui ne riait jamais déguisé en épouvantail (d'où le titre) pour se soustraire à son rival et au père de son amoureuse, qu'il finit in extremis par épouser au terme d'une pellicule dont la cadence infernale ne s'interrompt jamais. (vu le 01.01.2021) ⍖⍖⍖
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