Une oeuvre à caractère à pornographique (c'est annoncé sur l'affiche !), jouée et réalisée par un noir, voilà qui promettait une sauce bien chaude, remuée à l'aide de beaux et durs ustensiles d'ébène. Las, en dépit d'une carrière jonchée de bobines dont les titres fleurent bon le hard franchouillard (Les tringleuses, Les brouteuses), Alphonse Beni n'a jamais réellement oeuvré dans le stupre. Camerounais d'origine, il compte parmi les (très) rares artisans du cinéma d'exploitation de ce pays où il fait donc figure d'exception. De fait, son travail se révèle plus proche du bis européen un peu foutraque que des pensums destinées aux sélections du festival de Cannes. Bricoleur sympathique aux multiples casquettes (comédien, metteur en scène, scénariste), Beni accouche en 1976 des Filles du soleil, son cinquième film derrière la caméra dont Les 69 positions est l'un des nombreux titres de la version hard. Celle-ci semble se limiter à des inserts même si la présence de Gilbert Servien, qu'on a aussi bien vu dans L'homme pressé de Molinaro que dans Hard pénétrations de Jean Rollin, ou celle de Jacques Marbeuf, laisse penser que Beni a tourné de vraies scènes de sexe et ne s'est pas contenté d'introduire dans son film des bouts de pellicules X. La plupart du temps simple spectateur des copulations et autres orgies qui se déroulent autour de lui, il prend néanmoins part à une séquence de ce genre. Reste un divertissement plus coquin que cochon, rythmée par une bande-son remuante, teintée de ce charme unique des années 70 mais qui souffre quand même un peu de son joyeux dilettantisme et d'un scénario plutôt relâché. Toute une époque (bénie) en somme. (vu le 16.11.2020) ⍖⍖
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