Gary Graver, Georgina Spelvin
Certes moins excitant (encore que), le porno des années 70 avait quand même une autre gueule que celui d'aujourd'hui, généralement simple stimulant pour que les vicelards que nous sommes puissent se palucher. Moins culte que Derrière la porte verte ou Gorge profonde, 3 A.M. témoigne que ce cinéma en est alors bel bien. Tout du long, on devine ainsi un réel travail de mise en scène. Gary Graver (Robert McCallum) est un solide technicien dont le nom reste associé à celui d'Orson Wells avec lequel il a collaboré comme monteur et chef opérateur, illustrant au passage que le cinéma traditionnel se montrait alors bien cloisonné qu'aujourd'hui. Ainsi nombre de réalisateurs ayant réussi dans le X ont oeuvré auparavant dans des genres plus "classiques". Graver a donc du métier, ce qui se ressent. Il utilise des focales de tailles différentes, travaille sur la lumière (intérieurs éclairés par des lampes, des cheminées, les extérieurs baignant dans un pastel plus cru), la musique etc... Ce qui permet de visionner de 3 A.M. (et bien d'autres) comme un film traditionnel (ou presque). On y conte une véritable histoire, puissamment tragique, même si le sexe s'y glisse bien sûr fréquemment et la fin qui voit la narratrice s'enfoncer dans la mer pour mourir sur fond de coucher de soleil n'est pas sans beauté ni poésie. Révélée deux ans auparavant grâce à L'enfer pour Miss Jones, Georgina Spelvin exsude cette présence qui n'appartient qu'à elle au milieu d'un casting sans grande vedettes. (vu le 14.07.2020)
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