Des groupes qui se nomment Voodoo quelque chose, nous en avons plein les étagères, de Voodoo Hill à Voodoo Circle en passant par Voodoo Highway pour ne citer que trois exemples. Mais outre le fait qu'ils sont souvent synonyme de (bon) hard rock cuisiné à l'ancienne, ils nous déçoivent surtout rarement, assurance d'une juteuse tranche bourrée de feeling. Et ce n'est pas Voodoo Six qui va nous contredire. En dépit de ses nombreuses heures de vol, le combo anglais demeure encore relativement méconnu de ce côté-ci de la Manche. Certains se souviennent peut-être avoir écouté "Fluke ?", troisième album de bonne mémoire chroniqué dans ces pages. Mais son bassiste et fondateur Tony Newton est toutefois un nom que les fans de la Iron Maiden Family connaissent bien pour avoir enregistré les live "En Vivo !" et "The Book Of Souls : Live Chapter". Devenu un collaborateur régulier de Steve Harris, ce dont tout le monde ne peut pas se vanter, Newton s'est retrouvé derrière la console à l'occasion de "The Burning", seconde offrande de British Lion pour lequel Voodoo Six vient également de servir de chauffe-salle de luxe. Voilà un patronage des plus enviables qui devrait enfin éclairer des Londoniens d'une exposition plus large et hautement méritée, d'autant plus qu'ils ont un nouvel opus à défendre.
Depuis "Fluke?", la formation a subi quelques remaniements, accueillant, entre autres, Nik Taylor-Stoakes au micro. Quoique déjà présent sur "Make Way For The King", cinquième galette gravée en 2017, le chanteur s'impose néanmoins comme la grande découverte de ce "Simulation Game" qu'il enflamme de bout en bout, dans la belle tradition du genre, énergique, racée et légèrement bluesy. Sa voix chaude pigmente ce menu d'un grain puissamment émotionnel, témoins un 'Never Beyond Repair', soyeux avant de sortir les griffes ou plus encore ce 'Gone Forever' qu'il enrobe d'un voile désespéré. Derrière, ses compagnons cimentent un hard rock flamboyant qui dégueule de toutes parts un feeling aussi humide que heavy. Bétonné avec force et classe, le programme fait le plein d'hymnes instantanés dont on devine aisément le furieux potentiel scénique. Toutes plus imparables les unes que les autres, les chansons défilent, gonflées de mélodies aussi accrocheuses que fécondes et irriguées par des guitares parfois lourdes ('Control'), souvent tavelées de tristesse ('Inherit My Shadow'), toujours élégantes ('The Traveller', 'One Of Us'). Ecrin d'un hard rock classique sans être poussiéreux, éternel sans être anachronique, "Simulation Game" fait partie de ces albums qu'on aimerait écouter plus souvent, dont la vitalité donne envie de soulever des montagnes. Les Anglais ne simulent pas, déclenchant en nous un orgasme salvateur. (22.02.2020 | Music Waves) ⍖⍖⍖
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