Dans la mémoire du cinéphile amateur de bis européen, la firme Eurociné reste évidemment liée à Jesus Franco. Pourtant, si l'Espagnol en aurait réalisé quelques scènes, Une vierge pour Saint-Tropez porte la signature de Georges Friedland. D'où peut-être la déception que la défloration de cette bobine érotique procure, hésitant tout du long entre bluette coquine et drame moralisateur. Embarrassé par un (trop) long retour en arrière, le film ne vaut en fait que pour le charme naturel de Marianne Rémont, plutôt convaincante en jeune fille éveillée à la sexualité qui se caresse en faisant ses devoirs et offre sa virginité à un hippie plus vieux qu'elle.
Mais l'histoire s'enlise et on se demande ce que Paul Müller vient faire là, tous comme les scènes orgiaques dont on peut donc penser qu'elles ont été troussées par Franco, sans doute en 1973, soit deux ans avant ! Ces bouts de pellicule sont-ils à l'origine de La Ragazzina Perversa ou bien ont-ils été greffés au long métrage ? C'était il est vrai une habitude d'Eurociné qui, par souci de rentabilité, n'aimait rien moins que bricoler des films à partir de séquences coupées extraites de ses précédentes productions... La nudité juvénile de la trop rare Marianne Rémont et cette juteuse patine seventies figeant la Côte d'Azur dans un lointain passé, ne suffisent donc pas à sauver Une vierge pour Saint-Tropez bavard et languissant. (23.02.2022) ⍖
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