Décidément le virtuose suédois semble, depuis son album de reprises, Inspiration en 1996, avoir plongé dans un bain de jouvence. C’est bien simple, il n’a jamais été aussi productif ; pas une année sans une nouvelle sortie. Certes, le lascar n’a jamais été réputé pour sa paresse (voilà au moins un défaut que l’on ne peut lui attribuer !) nous habituant depuis ses débuts à un rythme de travail soutenu, mais là, ça frise le stakhanovisme et le dopage ! Mais le point le plus important réside surtout dans le niveau d’inspiration qui est le sien actuellement, car contrairement à la première moitié des nineties qui l’a vu enfiler les disques sans saveur (Eclipse, The Seventh Sign, Magnum Opus), le guitariste semble avoir été touché par la grâce. Peut-être débarrassé de ses anciens démons, il donne l’impression d’avoir enfin atteint une maturité, mêlée de sérénité qui jusqu’alors lui faisait défaut. Et ce nouvel état d’esprit se ressent dans son jeu et dans son écriture. Ainsi jamais depuis ses premières salves, ses compos n’ont été aussi bonnes. Jamais depuis le séminal et matriciel Rising Force, sa guitare n’a suinté un tel feeling, une telle beauté. Il suffit d’écouter notamment l’ébouriffant instrumental « Blitzkrieg », le gigantesque « Leonardo » ou le triptyque « Asylum » et son final dantesque, pour s’en convaincre.
Entouré de musiciens entièrement dévoués à sa cause (notons à ce titre le retour de Mark Boals, qui apparaissait sur Trilogy et sur Inspiration en lieu et place du pourtant remarquable Mats Leven), le maître se déchire, comme possédé par la déesse Stratocaster, aussi à l’aise dans les descentes de manche à toute vitesse (« Wield My Sword ») que dans les soli beaux à en pleurer (« Blue »). Ses éruptions sur « Playing With Fire » ou « Stand (The) » ne peuvent que vous filer une gaule pas possible. Si des réserves (mineures) sont à noter, dont une production qui pourrait être plus puissante ; quelques titres plus anecdotiques (« Hangar 18, Area 51 », « Voodoo Nights ») ; et un style immuable, dont les plans néo-classiques qu’il affectionne tant, ne sont que l’un des nombreux invariants, elles n’entachent en rien l’incontestable réussite de ce Alchemy qui fera date dans la carrière de Malmsteen, un Malmsteen qui sait aussi (enfin) se renouveler timidement certes, mais sûrement, notamment en nous gratifiant de titres plus épiques, plus ambitieux aussi que ce qu’il avait l’habitude de nous pondre depuis son virage plus hard FM entamé avec l’album Odyssey. Le meilleur Yngwie depuis très très longtemps. Et pourquoi pas son meilleur après Rising Force ? Pas loin dans tous les cas… (08.10.2007) ⍖⍖⍖
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