Ceux qui ont eu la chance d’assister à l’un des concerts que le maestro de la branlette de manche a donné durant cette tournée ne pourront qu’être surpris par la qualité de ce live. Entre un son approximatif, un manque de rigueur dans l’interprétation et un Yngwie abonné aux pains et dont le physique de plus en plus grassouillet en a déçu plus d’un (le mythe en prend un coup !), ces gigs, européens notamment, étaient donc loin d’être mémorables. Presque indigne de la légende, en fait. C’est pour cela que la réussite, car réussite il y a, de cet enregistrement semble bien suspecte. Tout ça sent bon les overdubs, les retouches. A moins bien entendu que le public brésilien ici présent soit parvenu à pousser le Suédois dans ses derniers retranchements, lui conférant une précision qui lui faisait défaut lors d’autres concerts ? Cette réserve posée, il faut prendre cet album pour ce qu’il est : une démonstration brillante et éclatante de la virtuosité du guitariste, bien supérieure au Trial By Fire de 1989, malgré un groupe aujourd’hui moins charismatique qu’il ne l’était alors (pourtant Mats Leven a du talent à revendre et n’a pas à rougir, bien au contraire, face à Joe Lynn Turner).
Mais quand on achète un opus de sa seigneurie, on se moque en réalité des musiciens qui l’accompagnent (sauf si cela avait été le regretté Cozy Powell) comme de son premier slip ; ce que l’on veut entendre, ce sont des descentes de manches, des torrents de notes jusqu’à l’overdose. Et dans le cas d’un live, on veut surtout se goinfrer de quelques unes des meilleures pépites du maître. C’est le cas. Passé les trois premiers titres, solides mais quelconques, Yngwie est littéralement touché par la grâce à partir de « Bedroom Eyes » et surtout du mythique « Far Beyond The Sun », qu’il interprète à la perfection. Autres morceaux de bravoure, les démentiels « Trilogy », entrecoupé d’un blues dans la grande tradition blackmorienne, et encore plus « Black Star », sur lesquels il brille de mille feux. Son jeu y atteint une magnificence, une pureté quasi divines. Coincés au milieu de ces classiques évidemment issus de ses vertes cuvées, se sont glissées les deux plus chansons les plus réussies de sa dernière galette, Facing The Animal, l’émotionnel « Like An Angel » et le musclé « Braveheart », ainsi que deux hommages à son mentor spirituel, le dieu Blackmore, à travers les reprises du (malheureusement) méconnu « Pictures Of Home » de Deep Purple et de l’immense « Gates Of Babylon » pour Rainbow, deux bijoux figurant déjà au menu d’Inspiration. On tient là probablement le live définitif du père Yngwie. A noter qu’il est dédié à la mémoire de Cozy Powell. (11.10.2007) ⍖⍖⍖⍖
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