Scarface (1932) a fait de lui une figure du film noir des années 30 mais George Raft voit toutefois sa célébrité décliner très vite. Après Une femme dangereuse (1940) de Raoul Walsh, il est éclipsé par Humphrey Bogart dont plusieurs rôles (ceux du Faucon maltais, de High Sierra et de Casablanca, excusez du peu) lui avaient pourtant été proposés mais qu'il refusa ! Si Raoul Walsh lui reste fidèle, comme en témoignent L'entraîneuse fatale (1941) et Intrigues en Orient (1943), les années qui suivent le poussent dans l'ornière de la série B, parfois honnête (Feu rouge avec Virginia Mayo), souvent fade (les films qui l'associent avec Edwin L. Marin). A Dangerous Profession confirme ce déclin.
Sans en attendre beaucoup, nous espérions néanmoins y glaner une petite bobine aussi solide que sympathique eu égard aux qualités indéniables affichées par L'homme de main que George Raft venait de tourner avec Ted Tetzlaf, également auteur la même année du réjouissant Une incroyable histoire. Las, en dépit d'un sujet inhabituel, celui du courtage en cautionnement, A Dangerous Profession ne diffuse du film noir que l'arôme avec son noir et blanc, ses gangsters, son enquête dans un monde interlope. Bavard et embrouillé, à aucun moment il ne parvient à capter l'enjeu dramatique de son intrigue qui en vaut pourtant d'autres. Ne misant ni sur l'action nerveuse ni sur les ambiances pesantes et sinistres, le résultat déçoit par sa platitude. Et en définitive seuls le regard de Ella Raines et le plaisir de croiser deux acteurs emblématiques du polar de la Warner des années 30, George Raft donc et Pat O'Brien (Les anges aux figures sales) justifient qu'on pose un oeil (lointain) dessus... (09.02.2022) ⍖
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