9 mai 2023

CinéZone | Alberto Cardone - 20,000 dollars sur le 7 (1967)




A la fin des années 60, la fabrique à western tourne à plein régime à Cinecitta. Les Leone, Corbucci et autre Tessari sont les arbres qui cachent la forêt où s'activent de modestes artisans. Nombreux sont ceux qui ne manquent d'ailleurs pas d'inspiration, palliant des budgets de plus en plus écrémés par une joyeuse inventivité. Alberto Cardone compte parmi ces techniciens dont le savoir-faire certain ne leur a cependant pas permis d'apposer leur griffe, leur personnalité, au genre. Comme l'illustre ce 20 000 dollars sur le 7 dont les évidentes qualités de mise en scène sont malheureusement quelque peu corrodées par un scénario trop éprouvé et activé par des personnages peu attachants et néanmoins troubles. Ce qui est dont d'autant plus regrettable que Cardone parvient, à sa modeste mesure, à fournir un travail assez surprenant. 

L'arrivée du héros dont la caméra ne suit tout d'abord que les bottes, des cadrages audacieux, des intérieurs à l'éclairage plus élaboré que de coutume dans ce type de production, des extérieurs parfois verdoyants qui tranchent par rapport aux étendues caillouteuses de rigueur, un héros élégant bien différent des tueurs et autres mercenaires hirsutes et poisseux qui peuplent nombre de westerns italiens, sans oublier quelques détails insolites (le jeu de l'horloge, la caisse enregistreuse de l'épicier...) agrémentent cette bobine sans pour autant l'extraire d'un ennui poli auquel participe certainement l'absence de trognes familières. Séduisant et sympathique, Roberto Miali ne distille assurément pas une présence aussi forte qu'un Anthony Steffen ou même qu'un Peter Lee Lawrence. De Alberto Cardone, il va sans dire que notre préférence tend vers Les colts de la violence (1966), sans aucun doute, le meilleur western qu'il a dégainé. (06.02.2022) ⍖⍖


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