Errant aux confins du drone, du harsh noise, du dark ambient et des musiques électroniques et industrielles, Äärvö s'est imposé comme une des entités les plus intrigantes découvertes ces derniers temps. Et une des plus fascinantes en cela que son art, indescriptible et pourtant évocateur, ne s'explique pas, se vit, se ressent, échappant de fait aux classifications. Inféodé à aucune chapelle, le projet ne cesse de cracher sa semence au goût de rouille, multipliant en quelques mois les rituels. "Onde | Echarde" est l'un d'eux, d'abord disponible en téléchargement libre sur la page Bandcamp de son géniteur avant de bénéficier d'un format analogique grâce au label Le Tombeau des Muses dont le boss, Théau Leidner (Choisir le pire), ne tarit pas d'éloges à son sujet.
On ne saurait dire si cette exploration aux allures de happening sonore, est la meilleure porte d'entrée pour déflorer l'univers bourgeonnant de Äärvö mais le fait est qu'elle ne peut laisser indifférent. De loin, l'oeuvre ne ressemble à rien, donnant l'impression de partir dans toutes les directions, butinant là de l'ambient ('Bourbier'), ici une noise pulsative que parasitent des miasmes corrosives ('Invasion') alors que 'Locuste, espoir' accouple interférences bruitistes, beat autoritaire et effluves rêveuses. En trois pistes, l'auditeur est déjà perdu, égaré dans cette nasse opaque et abstraite qui, très vite, finit par exercer une espèce d'attirance sourde et hypnotique. On ne comprend rien mais ce n'est pas grave car l'essentiel se trouve ailleurs, dans cette force immersive, dans l'éclat obsédant qui miroite d'une offrande qui se doit d'être déniaisée dans sa grouillante entièreté. Ainsi, de près, "Onde | Echarde" ne manque pas de cohérence, architecture qu'il faut donc appréhender dans sa globalité pour en goûter le sens. Quoique segmenté en huit plages, parfois très courtes ('Les charognards ont eu vent de la cachette'), extrêmement dilatées le plus souvent, l'opus a quelque chose d'un trip déglingué, grand huit émotionnel qui nous entraîne de Charybde en Scylla, témoin le monumental 'Catastrophe' lequel, pendant plus de 18 minutes, enkyste un pouls percussif et lancinant à un tapis ambient immobile. Äärvö dérive constamment entre élan quasi élégiaque et pulsions technoïdes échappées d'une usine en ruine ('Ascension par le sacrifice'), entre minimalisme désincarné ('Onde | Echarde') et dérelict grésillant ('Des araignées qui volent'). Ce faisant, il signe une oeuvre d'une richesse foisonnante, maelström qui creuse de profonds stigmates dans la peau. (17.03.2019) ⍖⍖⍖
On ne saurait dire si cette exploration aux allures de happening sonore, est la meilleure porte d'entrée pour déflorer l'univers bourgeonnant de Äärvö mais le fait est qu'elle ne peut laisser indifférent. De loin, l'oeuvre ne ressemble à rien, donnant l'impression de partir dans toutes les directions, butinant là de l'ambient ('Bourbier'), ici une noise pulsative que parasitent des miasmes corrosives ('Invasion') alors que 'Locuste, espoir' accouple interférences bruitistes, beat autoritaire et effluves rêveuses. En trois pistes, l'auditeur est déjà perdu, égaré dans cette nasse opaque et abstraite qui, très vite, finit par exercer une espèce d'attirance sourde et hypnotique. On ne comprend rien mais ce n'est pas grave car l'essentiel se trouve ailleurs, dans cette force immersive, dans l'éclat obsédant qui miroite d'une offrande qui se doit d'être déniaisée dans sa grouillante entièreté. Ainsi, de près, "Onde | Echarde" ne manque pas de cohérence, architecture qu'il faut donc appréhender dans sa globalité pour en goûter le sens. Quoique segmenté en huit plages, parfois très courtes ('Les charognards ont eu vent de la cachette'), extrêmement dilatées le plus souvent, l'opus a quelque chose d'un trip déglingué, grand huit émotionnel qui nous entraîne de Charybde en Scylla, témoin le monumental 'Catastrophe' lequel, pendant plus de 18 minutes, enkyste un pouls percussif et lancinant à un tapis ambient immobile. Äärvö dérive constamment entre élan quasi élégiaque et pulsions technoïdes échappées d'une usine en ruine ('Ascension par le sacrifice'), entre minimalisme désincarné ('Onde | Echarde') et dérelict grésillant ('Des araignées qui volent'). Ce faisant, il signe une oeuvre d'une richesse foisonnante, maelström qui creuse de profonds stigmates dans la peau. (17.03.2019) ⍖⍖⍖
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