4 mars 2019

Cinézone | Charles Friend - L'aventure sans retour (1948)




Pour les Anglais, le capitaine Robert Falcon Scott est un héros national, raison pour laquelle le cinéma britannique s'en empare et ce, alors que les blessures de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas encore tout à fait pansées. C'est alors une manière de valoriser l'héroïsme sans toutefois sacrifier l'importance du groupe par rapport à l'individu, thème récurrent dans les productions anglaises de l'époque. C'est grâce à une équipe d'hommes que l'amitié finit par cimenter que Scott parvient à conduire cette expédition en Antarctique. La vision du personnage est bien sûr hagiographique et les zones d'ombre qui l'entourent (son autoritarisme, sa responsabilité dans l'échec final de cette aventure), qui ne seront soulignées que bien plus tard par les chercheurs et historiens, sont de fait occultées. Il faut donc voir L'aventure sans retour (connu également sous le titre de L'épopée du capitaine Scott) comme un récit spectaculaire. Longtemps monteur, pour Alfred Hitchcock,  Charles Friend (La mer cruelle) met son habileté de technicien quasi documentaire au service cette histoire tragique où des hommes braveront l'extrême rigueur du froid polaire pour se rendre compte qu'ils ont été devancés par l'équipe norvégienne de Amundsen, avant de finir par mourir d'hypothermie alors qu'il ne leur reste plus que quelques kilomètres à parcourir. Noblesse des émotions, authenticité de l'interprétation : on retrouve les qualités propres aux productions des studios Ealing que rehaussent un souffle épique et l'emploi du technicolor. Le réalisateur réussit à nous faire ressentir l'isolement de Scott et de ses hommes, avalés par le blizzard, figés dans la neige de ce désert blanc dont l'atmosphère silencieuse se révèle oppressante. (vu le 03.03.19) ⍖⍖⍖










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