20 février 2019

KröniK | Blood Of Serpents - Sulphur Sovereign (2018)


Les préliminaires auront été de courte durée, moins de soixante secondes, temps qu'il aura fallu à Blood Of Serpents pour installer une ambiance malsaine avant de lancer son panzer à pleine vitesse avec un 'Mater Tenebris' qui ouvre la plaie béante d'un deuxième méfait qui ne fait pas de prisonnier. La guerre dès lors promise par cette fulgurante entrée en matière aura bien lieu, martelée près de cinquante minutes durant par des musiciens dont la hampe tendue à l'extrême crache un flot de haine comme une mitraillette qui jamais ne s'enraye. Affirmer que les Suédois n'ont pas l'air content tient du doux euphémisme. Peut-être sont-ils furieux d'avoir laissé filer quatre années depuis un "Black Dawn" qui leur mit le pied à l'étrier d'un black death (forcément) dévastateur ?

Fort d'un nouveau maître de cérémonie (le chanteur Thomas Clifford) et d'un nouveau label (Non Serviam), on devine un groupe en pleine de possession de ses moyens, bien décidé à boucher ce long tunnel et conquérir le trône auquel il prétend peut-être aux côtés des vétérans Dark Funeral et Marduk. Il y a d'ailleurs beaucoup de la horde à Morgan Steinmeyer dans ce "Sulphur Sovereign" aussi belliqueux que venimeux. Non seulement parce qu'il a été produit par l'un de ses anciens batteurs, Lars Brodesson puis mixé et masterisé par Magnus « Devo » Andersson mais surtout parce qu'il dresse un même autel impie sur lequel des vierges écartelées sont offertes au seigneur des Ténèbres. De fait, l'offrande épouse la ligne tranchante d'un art noir fielleux typiquement scandinave dans sa bouillonnante vélocité. N'attendez de la part de Blood Of Serpents ni coup de mou ni décélération rampante, auxquels il préfère les coïts supersoniques. Ce qui est à la fois son principal défaut et fait sa force. Défaut car cette rondelle de soufre manque quelque peu de nuances, ne variant pas suffisamment les positions et les plaisirs. Force car ce blitzkrieg ininterrompu se pare d'une intensité implacable à laquelle se prête l'habileté métronomique de musiciens extrêmement affûtés. Puisant dans les ténèbres leur infernal combustible, les 'In Darkness, Brotherhood', 'Devil's Tongue' et 'Evictor Of Christ, érigent en début de parcours un blockhaus massif dont les orifices obscurs vomissent un stupre diabolique.  Il faut attendre le long - plus de sept minutes au jus - 'As The Temple Burns' pour voir le groupe serrer le frein à main et appuyer plus encore sur l'interrupteur, nous plongeant alors dans un abîme vicieux et reptilien. Seul 'Upon Water Dark', que cisaillent quelques stigmates plus mélodiques, vient par la suite briser en bout de course ce torrent furieux, coincé entre des blasphèmes foudroyants. Si les amateurs de ce black death à la suédoise trouveront dans ce méfait éprouvé matière à épancher leur soif d'une brutalité millimétrée, force est pourtant de reconnaître qu'il manque toujours à Blood Of Serpents ce supplément d'âme qui le distinguerait des cohortes démoniaques de série B dont il fera sans doute toujours partie... (21/08/2018) ⍖⍖





The preliminaries were of short duration, less than sixty seconds, time it took Blood Of Serpents to set up an unhealthy atmosphere before launching his panzer at full speed with a "Mater Tenebris" that opens the gaping wound of a second misdeed that does not take a prisoner. The war promised by this dazzling introduction will take place, hammered for nearly fifty minutes by musicians whose poles stretched to the extreme spit out a flood of hatred like a machine gun that never jams. To say that the Swedes don't seem happy is a mild euphemism. Perhaps they are furious to have let go four years since a "Black Dawn" who put their foot in the stirrup of a (inevitably) devastating black death? With a new master of ceremonies (singer Thomas Clifford) and a new label (Non Serviam), we can guess a band in full possession of its means, determined to plug this long tunnel and conquer the throne to which it may claim the throne alongside veterans Dark Funeral and Marduk. There is a lot of Morgan Steinmeyer's horde in this "Sulphur Sovereign" as bellicose as it is poisonous. Not only because it was produced by one of its former drummers, Lars Brodesson, and then mixed and mastered by Magnus "Devo" Andersson, but above all because it stands on the same unholy altar on which torn virgins are offered to the Dark Lord. In fact, the offering follows the sharp line of a typically Scandinavian black fielleux art in its bubbling velocity. Do not expect Blood Of Snakes to experience slackness or creeping deceleration, to which they prefer supersonic intercourse. This is both its main weakness and its strength. Defect because this sulphur washer lacks some nuances, not varying sufficiently the positions and pleasures. Strength because this uninterrupted blitzkrieg is adorned with an implacable intensity to which the metronomic skill of extremely sharp musicians lends itself. Drawing from the darkness their infernal fuel, the "In Darkness, Brotherhood", "Devil's Tongue" and "Evictor Of Christ", erect at the beginning of the journey a massive blockhouse whose dark orifices vomit an evil stupre.  It takes a long wait - more than seven minutes in the meantime -'As The Temple Burns' to see the group apply the hand brake and press the switch even harder, plunging us into a vicious and reptilian abyss. Only "Upon Water Dark", which shears a few more melodic stigmas, then breaks this furious torrent at the end of the race, trapped between blasphemous blasts. If lovers of this Swedish-style black death will find in this tried and tested misdeed material to quench their thirst for millimetric brutality, it must nevertheless be admitted that Blood Of Serpents still lacks that extra soul that would distinguish it from the demonic B series cohorts of which it will undoubtedly always be a part.... (21/08/2018)

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