31 décembre 2018

Undantagsfolk | Den Ondes Fingrar (2019)


"Den Ondes Fingrar" est une plongée belle et mélancolique dans la géographie du comté de Västra Götaland dont Undantagsfolk capte l'âme avec une noble épure. 

Il était sans doute écrit que Êlea, la sirène de Noêta et Erik Gärdefors (Grift), mêleraient un jour leur talent au sein d'un projet composé à quatre mains et guidé par cette muse forestière qui ne les quitte jamais, quand bien même ils l'honorent chacun à leur manière, plus atmosphérique et ambient pour la première, plus black et boisée pour le second. C'est donc désormais chose (bien) faite avec Undantagsfolk. Le fruit de leur union se dévoile par l'entremise d'une courte carte postale venue des forêts suédoises. 

Publié par le précieux Nordvis Produktion, "Den Ondes Fingrar" est un 7 pouces enchanteur, promenade poétique à travers des paysages septentrionaux vierges de la souillure humaine. Moins de dix minutes suffisent au duo pour nous transporter loin, très loin d'un quotidien morose et grisâtre, chamanes qui nous entraînent le long d'une sente figée dans le temps. De squelettiques arpèges, quelques nappes blafardes et surtout cette voix cristalline, d'une pâleur fantomatique, qui se répand comme la brume matinale, installent un décor folklorique empreint d'une grande tristesse. Si l'ombre de Grift plane tout du long et notamment sur ce 'Da All Tid Försvinner' hanté, cet opuscule puise avant tout sa sève dans l'humus des premiers Ulver ou de Lönndom, à l'image du morceau éponyme dont les notes de guitares semblent taillées dans l'écorce d'arbres crépusculaires. Bien entendu, le menu est maigre mais par son dépouillement et la spiritualité qui s'en dégage, "Den Ondes Fingrar" donne cependant envie d'en goûter bien davantage, promesse d'une plongée plus belle et mélancolique encore à travers la géographie du comté de Västra Götaland dont Undantagsfolk capte l'âme avec une noble épure. (30/12/2018)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire