8 novembre 2018

Michael Reeves | La créature invisible (1967)


D'abord assistant, sur Les Drakkars de Jack Cardiff (1964) et Le château des morts-vivants de Warren Kiefer (1964), Michael Reeves a connu une carrière éclair, mourant prématurément en 1969 à la suite d'une overdose de barbituriques, après avoir réalisé trois longs métrages dont le plus célèbre et le plus abouti aussi, reste Le grand inquisiteur en 1968 avec Vincent Price. Un an avant, il signe La créature invisible pour la Tigon, société de production éphémère qui, sans égaler la Hammer ou la Amicus, s'est spécialisée dans les films d'horreur à petit budget. Le vampire a soif, La chair du diable, Doomwatch, La nuit des maléfices ou Le monstres des oubliettes remplissent un catalogue mineur mais non dénué d'une identité certaine, souvent morbide. Ces moyens faméliques, s'ils se remarquent à la vision de The Sorcerers, participent pourtant d'une atmosphère un peu austère, presque sordide (l'appartement des Montserrat), laquelle se marie à un psychédélisme diffus.
Le film joue  de fait sur la rencontre de deux mondes, celui des vieux, froid mais gourmand, contre celui des jeunes, coloré mais morne. Avec peu, Reeves maintient habilement l'intérêt grâce notamment à ce couple qui, en manipulant par hypnose, un jeune homme, vivent par procuration toutes sortes de sensations, avec une jouissance obscène. Malgré la présence de Boris Karloff, interprète légendaire de tout un bestiaire horrifique, l'âme damnée est incarnée par Catherine Lacey qui, grisée par l'expérience, finit par utiliser Mike Roscoe comme un robot. Bon scénario avec une fin superbe (les corps  calcinés) et un casting féminin sexy qu'animent la Française Elisabeth Ercy et Susan George. (vu le 07/11/2018)

















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