10 novembre 2018

KröniK | Whitesnake - Slip Of The Tongue (1989)


L’album le plus décrié de la carrière du Serpent blanc, le voici-ci. Malgré son succès, pourquoi a-t-il déclenché à ce point l’ire des fans ?  Tout simplement car ceux-ci ne reconnaissent plus le groupe qu’ils chérissaient tant depuis la fin des années 70 et ce, en dépit de la relecture du classique “ Fool For You Loving ”, figurant à l’origine sur Ready An’ Willing. Surtout David Coverdale, désormais unique rescapé de la formation des débuts a recruté pour ce disque, outre le bassiste Rudy Sarzo et le batteur Tommy Aldridge, le virtuose du manche Steve Vai, lequel, même s’il tisse des soli magnifiques tout au long de ces dix titres, n’a pas vraiment sa place dans le groupe.

La rencontre entre ces deux fortes personnalités aboutit en toute logique à un album hybride, Vai ne se coulant pas aussi facilement que John Sykes dans le style du combo. C’est donc un Whitesnake méconnaissable que nous découvrons ici. Pourtant est-ce à dire que cet opus est mauvais ? Bien au contraire car il s’agit peut-être de sa meilleure galette. Sa plus heavy aussi, comme le prouvent les titanesques “ Slip Of The Tongue ” et “ Wings Of The Storm ” qui vous scotchent littéralement au mur ; ainsi que la quasi absence de ballades, à l’exception du superbe “ The Deeper The Love ”. A l’image des deux premiers morceaux cités, la production concoctée à nouveau par le tandem Mike Clink / Keith Olsen, est énorme et confère à l’ensemble de l’album une gaule terrible. Slip Of The Tongue sait aussi être épique : le zeppelinien “ Judgment Day ” et “ Sailing Ships ” sont là pour nous le montrer de la plus majestueuse des manières. Enfin, David Coverdale prouve encore une fois avec ce chef-d’œuvre quel talentueux chanteur il demeure, même si ses rugissement semblent parfois bien proches de ceux du Robert Plant de la grande époque. Notons pour terminer que Glenn Hughes, l’ancien compère du chanteur au sein de Deep Purple apparaît sur l’album en tant que choriste, à un moment où le bassiste se noie dans de graves problèmes de drogue dont il parviendra à se débarrasser seulement quelques années après. (2006)


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