22 novembre 2018

KröniK | Monster Magnet - 25 Tab (1991)


25 Tab s’apparente à un voyage acide et démoniaque au fin fond d’une autre galaxie, délirante jam déstructurée aux confins de la folie.

Formation incontournable du courant Stoner, quand cette appellation signifiait encore quelque chose, si tant que cela fut le cas un jour, Monster Magnet a débuté en pratiquant un space rock complètement halluciné, sorte de cousin dégénéré du stoner. Bien que publié après Spine Of God, 25 Tab constitue son premier enregistrement, gravé en 1991. Le gros morceau de ce qui n’est à l’origine qu’un EP d’une cinquantaine de minutes ( ?) reste justement « Tab » d’une demi-heure ( !), trip cosmique indescriptible et nébuleux, œuvre de musiciens qui ne fumaient certainement pas que des Camel.

Le leader du groupe, le chanteur et guitariste Dave Wyndorf avoue avoir beaucoup écouté Hawkwind, Amon Duul II et Skullflower avant d’accoucher de cette interminable pièce hallucinogène (ainsi que de « 25 »), et on le croit sans peine. Mais il fait mieux que leur rendre hommage ; il les surclasse dans la défonce sonore, tant le dit morceau repousse les limites de ce sous-genre du rock des seventies. Recouvert d’une tonne d’effets opaques d’où émergent des guitares saturées vomies à la wah-wah et un Wyndorf qui ahane plus qu’il ne chante, « Tab » s’apparente à un voyage acide et démoniaque au fin fond d’une autre galaxie, délirante jam déstructurée aux confins de la folie qui s’achève au bout de 30 minutes mais qui aurait très bien pu se poursuivre une heure durant, voir au-delà. Ca sent bon la fumette et une liberté artistique débridée qu’aucune barrière ne vient jamais encadrer, si ce n’est la nécessité d’avoir une fin. Plus structurée mais tout aussi barré, « 25 » poursuit cette exploration psychédélique, compo sur laquelle plane également l’esprit du vaisseau Hawkwind, au point qu’on pourrait croire qu’elle a été écrite en pleine période Flower Power. Dave Brock doit être fier de ce rejeton illégitime. Le reste est plus anecdotique, notamment la version live de « Spine Of God », agglomérée au pressage original, et dont Wyndorf lui-même, ne se souvient plus très clairement quand elle a été capturée. Qu’il est dommage dans tous les cas que Monster Magnet n’est pas continué dans cette voie. Mais peut-être avait-il atteint un point de non-retour infranchissable, aller au-delà aurait été absurde. (15/08/2007)


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