7 novembre 2018

KröniK | Atrium Noctis - Aeterni (2017)


Théâtre d'un art noir mélodique et vaguement symphonique, Aeterni est un album d'un autre âge.

Quand bien même il existe depuis seize ans, ce n'est qu'en 2010 que Atrium Noctis a finalement atteint nos oreilles par l'entremise de Home, troisième offrande d'honnête mémoire qui a pu compter sur le soutien de Naturmacht Production pour connaître une exposition plus élargie que ses devancières. Nous en étions donc restés là avec ces Allemands qui auront pris leur temps pour enfanter ce Aeterni que nous n'attendions plus vraiment. Théâtre d'un art noir mélodique et vaguement symphonique, celui-ci est un album d'un autre âge.



Son écoute donne l'impression d'avoir déterrer une relique oubliée des années 90 avec beaucoup de claviers brumeux dedans, quelques bribes de chants féminins et une esthétique gothique cradlienne. Le décor est posé, désuet mais non sans un certain charme. De fait, son visuel pauvret et l'accoutrement risible de ses auteurs ne doivent pas trop vous effrayer et vous faire passer à côté d'un disque plaisant pour qui aime ce black metal d'une noirceur romantique auquel s'accrochent quelques oripeaux folkloriques que ne renierait pas le Finntroll des débuts (AD I). Des synthés envahissants et une batterie avec un bruit de casserole ne grèvent pas une partition luxuriante qui bourgeonne sous la forme de grappes épiques. Aeterni se compose de sept pièces. Flanquées d'une petite poignée d'instrumentaux (AD II et ADE aux couleurs médiévales), quatre d'entre-elles étirent leur arabesques ténébreuses sur des durées qui voisinent avec les neuf minutes au garrot. Entame théâtrale, Datura Noir ne manque pas d'emphase tandis que Zerberons Erwachen se drape d'un linceul poétique auquel participe le chant dans la langue de Goethe. Citons enfin le séduisant Die Nacht Des Falken aux lignes de guitares empreintes d'une majesté sépulcrales. Quoique plaisant, l'ensemble pèche toutefois par un déficit de grandeur, nous faisant douter que Atrium Noctis puisse s'échapper de l'ornière de la série B dans laquelle il végète depuis toujours...  (09/05/2018)


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