A Bridge To Further Realms, premier segment d’un diptyque baptisé Insterstellar Transmigration, aurait aisément pu se glisser au sein du catalogue de Cryo Chamber tant son géniteur partage avec les artistes de ce label nord-américain la même expression cinématique et glaciale d’une dark ambient enveloppante. Entité mystérieuse, Flames Of Genesis nous convie à un voyage à travers les arcanes abyssales d’un autre monde, multivers inquiétant au fond duquel résonnent soundscapes hantés et nappes désincarnées en un kaléidoscope cosmique. Sa défloration nous évoque une inexorable errance dans l’immensité noire de l’espace, trou noir vertigineux qui avale toute trace de lumière et de vie.
Quoique structuré autour de six plages aux frontières floues, A Bridge To Further Realms se doit d’être absorbé comme un seul et unique périple aux confins du cosmos, tapis d’une évanescence noire qui bourgeonne sans fin vers un Absolu crépusculaire. Les limites y sont gommées, abolies, laissant ces sonorités fantasmagoriques se répandre, s’étirer à l’infini en un magma irréel qui se vit plus qu’il ne s’écoute. De fait, les mots manquent pour décrire ces lentes échappées qui se confondent les unes avec les autres, noyant l’auditeur dans un éther frissonnant. L’appréciation, solitaire et confinée entre les deux pôles d’un casque, de ce bloc aussi vaporeux que lugubre, dépend en grande partie de la puissance (ou non) des images que sa découverte fait émerger dans notre esprit, invite contemplative à se laisser porter par ces effluves d’une froideur astrale. Vol (in)habité dans la marée noire d’un univers inconnu, l’opus déroule peu à peu ses tentacules venus des profondeurs d’un abîme céleste, vibrant d’une force à la fois souterraine et cataclysmique. Mais de cette matière étrange jaillit une beauté lointaine et fantomatique qui ne s’explique pas car cette musique est moins une question de raison que de foi. En ouvrant la porte aux dimensions cyclopéennes que dresse A Bridge To Further Realms, c’est une excursion sans retour que nous propose Flames Of Genesis dont on attend qu’il offre très vite à ce retable stellaire un second pan d’une ampleur plus démentielle encore, promesse d’une déreliction spatiale à travers les multiples dimensions d’un univers labyrinthique. 3/5 (11/10/2017)
Quoique structuré autour de six plages aux frontières floues, A Bridge To Further Realms se doit d’être absorbé comme un seul et unique périple aux confins du cosmos, tapis d’une évanescence noire qui bourgeonne sans fin vers un Absolu crépusculaire. Les limites y sont gommées, abolies, laissant ces sonorités fantasmagoriques se répandre, s’étirer à l’infini en un magma irréel qui se vit plus qu’il ne s’écoute. De fait, les mots manquent pour décrire ces lentes échappées qui se confondent les unes avec les autres, noyant l’auditeur dans un éther frissonnant. L’appréciation, solitaire et confinée entre les deux pôles d’un casque, de ce bloc aussi vaporeux que lugubre, dépend en grande partie de la puissance (ou non) des images que sa découverte fait émerger dans notre esprit, invite contemplative à se laisser porter par ces effluves d’une froideur astrale. Vol (in)habité dans la marée noire d’un univers inconnu, l’opus déroule peu à peu ses tentacules venus des profondeurs d’un abîme céleste, vibrant d’une force à la fois souterraine et cataclysmique. Mais de cette matière étrange jaillit une beauté lointaine et fantomatique qui ne s’explique pas car cette musique est moins une question de raison que de foi. En ouvrant la porte aux dimensions cyclopéennes que dresse A Bridge To Further Realms, c’est une excursion sans retour que nous propose Flames Of Genesis dont on attend qu’il offre très vite à ce retable stellaire un second pan d’une ampleur plus démentielle encore, promesse d’une déreliction spatiale à travers les multiples dimensions d’un univers labyrinthique. 3/5 (11/10/2017)
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