Comment
une musique aussi noire et suicidaire peut-elle voir le jour dans une région
aussi ensoleilée que la Californie ? Que la Norvège et ses forêts
enneigées aient pu être le berceau du black metal, cela peut se comprendre,
mais dans le cas de Xasthur, comme de Leviathan d’ailleurs, on a plus de mal à
imaginer des musiciens grimés entrain d’enregistrer des albums aussi désespérés
et misanthropiques, enfermés dans leur cave à l’ombre d’un palmier ! Pourtant, suite à la disparition de la plus
part des seigneurs du genre (Burzum, Emperor, Immortal…) et à la perte de
l’esprit orginel, le salut semble aujourd’hui venir de la côte ouest
américaine. Enchaînant les albums comme si sa vie en dépendait, le mystérieux
Malefic incarne quasiment à lui tout seul cette nouvelle vague du metal noir.
The Funeral Of Being s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs et ne
cherche nullement à révolutionner le style créé par Xasthur (ce n’est pas le
but). Sans surprise mais avec brio, il régurgite donc ce black metal haineux et
dépressif, lent comme une procession funéraire, construit autour de longs
titres lancinants et répétitifs qui distillent des atmosphères mortifères,
lugubres et oppressantes. Malefic hurle comme si on lui arrachait la peau des
os et crache sa haine pour la race humaine et le conformisme qui la ronge. En
cela, la Californie, temple du paraître et de la futilité, apparaît finalement
comme le terreau idéal propice à
l’émergence d’une scène black metal aux Etats-Unis. Encore un grand
disque à mettre au profit de Xasthur, lequel, s’il demeure fidèle à une recette
dont il ne se départira probablement jamais, parvient à chaque fois à ne pas se
répéter, quand bien même la patte du groupe est identifiable et ce, dès la
première note versée. 4/5 (2006)
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