18 septembre 2016

KröniK | Finntroll - Nifelvind (2010)


Comme d'autres, Finntroll fait partie de ces groupes à l'identité extrêmement marquée, que vous ne surprendrez pas en flagrant délit d'émancipation. Du coup, rien ne ressemble plus à un album des Finlandais qu'un autre album des Finlandais, inventeurs du Humpa Metal. Découverts avec "Midnattsens Widunter" en 1999, ils explosent au grand jour deux ans plus tard avec "Jaktens Tid", succès confirmé par "Nattfödd". Depuis, le groupe ronronne, n'étonne plus guère, prisonnier d'une recette, certes toujours appréciée des fans mais désormais éprouvée et sans surprise. Scellant en 2010 une alliance avec le puissant Century Media, "Nifelvind" surprend pourtant quelque peu. Non pas que Finntroll ait réellement décidé d'évoluer, cependant en misant davantage sur l'agressivité (relative) au détriment des mélodies, il semble alors vouloir renouer quelque peu avec son passé noir. Témoin par exemple, ce 'I Trädens Sang' aux guitares furieuses et au chant ad hoc. Corollaire de cette noirceur de ton et de teintes, cette cinquième offrande s'avère assez difficile d'accès, ce qui est tout à l'honneur de cette joyeuse troupe. De fait, on ne retient pas grand chose d'une écoute qui démarre comme d'habitude avec l'instrumental de rigueur avant d'avaler les minutes à un rythme soutenu, seulement brisé par 'Galgasang', respiration forestière belle comme un chat qui dort. Sombrement orchestral ('Tiden Utan Tid' porté par des chœurs majestueux) ou pas ('Drap'), l'opus affiche un déficit mélodique qui fait de lui le plus brutal de la carrière des Finlandais. Conjugué à une écriture de fait moins accrocheuse, moins sautillante, le résultat peut sembler presque décevant, malgré un emballage sonore made in Finnvox Studios dont les qualités ne sauraient être contestées, et un savoir-faire tout aussi incontestable de musiciens maîtres de leur art, auteurs de compos qui s'écoutent toutefois agréablement sans que celles-ci soient impérissables. Trop noir pour les amateurs sans l'être assez pour les autres, "Nifelvind" ne satisfait personne en dépit de bons moments, expliquant pourquoi il reste l'album le plus méconnu de Finntroll. Échaudé dans sa (timide) volonté d'évolution, le groupe reviendra à ce qu'il sait faire de mieux avec un "Blodsvept" plus conforme aux attentes de son public, bien qu'il confirmera les atours ténébreux de son prédécesseur mais cette fois-ci combinés à une science de la mélodie plus affirmée. 3/5 (2015)


                                   

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