Le morceau introductif,
“ Nocturne ”, surprend d’entrée de jeu avec sa voix d’outre-tombe
comme ressuscitée du passé. On se dit alors que les Finlandais ont décidé de
revenir au doom death de leurs débuts. Cette impression est de courte
durée – toutefois on retrouve aussi ce type de chant extrême sur
“ Deathbearer ” –, et dès le second titre, Yearning démontre qu’il reste fidèle à
l’orientation plus atmosphérique et mélodique choisie depuis le majestueux
Plaintive Scenes. Ayant tiré les leçons de son troisième album, pourvu
certes d’excellents morceaux mais parasité par d’autres qui semblaient n’être
que des ébauches du fait de leur durée trop courte ; le groupe livre une
quatrième offrande qui se veut la synthèse parfaite de ses deux prédécesseurs.
Si musicalement, Evershade se rapproche de Frore Meadow (dans les deux cas, il
s’agit du fruit non plus d’un groupe mais d’un duo), il conserve de Plaintive
Scenes ce sens de la mélodie et de la mélancolie qui est pour beaucoup dans la
personnalité de cette formation bien à part au sein de la scène metal. On
retrouve aussi ces superbes riffs de guitares qui tissent des ambiances
empreintes d’un désespoir à fleur de peau, que soulignent aussi des
arrangements d’une grande beauté, et que renforce encore la voix chargée
d’émotion de Juhani Palomäki, véritable clé de voute d’un édifice qui noue plus
d’un lien avec le doom. Sans faire de bruit, Yearning poursuit son petit
bout de chemin pour la plus grande joie de ceux qui le chérissent et ce, en
dépit d’une regrettable confidentialité qui le condamne à stagner parmi les
groupes de seconde zone. (2006)
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