19 août 2016

KröniK | Turbowolf - Two Hands (2015)


Turbowolf, qu'est-ce que c'est ? C'est un quatuor anglais qui, en l'espace de quelques années, s'est imposé dans son pays (entre autres) comme l'une des jeunes pousses les plus prometteuses du moment, alors qu'il reste totalement méconnu en France. "Two Hands", sa nouvelle galette, la deuxième comme son nom le laisse deviner, corrigera-t-il cette lacune ? Concentré d'énergie, cet album en possède suffisamment dans le pantalon pour cela, véritable dynamo à tubes qui avalent les minutes à un rythme qui jamais ne débande, hormis le temps de 'MK Ultra', du reste le titre le plus faible du lot, ceci expliquant sans doute cela. Fonçant pied au plancher, Turbowolf forge un rock survitaminé qui a absorbé de l'EPO par boîte de douze, brassant toutes sortes d'influences, punk, stoner, heavy, en un bouillon de culture qui vous donne la gaule des grands jours. Si le look très (trop ?) étudié de ses géniteurs laisse supposer qu'elle n'est pas si spontanée que cela, il n'en demeure pas moins que cette mixture atteint son but, décrassant les cages à miel avec une urgence épidermique. Et si certains titres se révèlent moins notables que d'autres, leur courte durée permet de vite oublier ces (rares et relatives) baisses de régime, quand bien même il faut reconnaître que le groupe tire ses meilleures cartouches en début de parcours. 'Invisible Hands', dont l'intro n'est pas sans - vaguement - rappeler Beck, époque "Mellow Gold", le déjanté 'Solid Gold', 'Good Hand' sont tous des hymnes en puissance, de ceux qui laissent de durables résidus dans la mémoire et dont on imagine sans peine les ravages qu'ils devraient occasionner sur une scène enfiévrée face à un public sautillant de toutes parts. Nonobstant le lent 'Pale Horse', aux motifs envoûtants, le format court sied davantage aux Anglais que les canevas étirés, témoin ce 'Rich Gift' long de presque sept minutes qui vont dans tous les sens sans qu'on sache pourquoi. Mais les musiciens sont bons, très bons même, notamment Chris Georgiadis, chanteur au faux-airs de Frank Zappa et maître des grandes orgues. Plus que la simple brochette de titres rapides qui font mouche, "Two Hands" affirme un talent plus ambitieux, plus recherché qu'il n'y parait, trop peut-être pour totalement emporter l'adhésion, réserve néanmoins gommée par la jouissance immédiate que procure son écoute qui dégueule de feeling. 3,5/5 (2015)


                                   

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