4 juillet 2016

CinéZone | Richard Fleischer - Le traquenard (1949)




Peut-être parce qu'il a touché à tous les genres, du drame au western, de la SF aux film d'aventures, généralement non sans bonheur, nombre de critiques ne voient en Richard Fleischer qu'un habile technicien. Sa carrière force portant le respect et sa contribution au film noir est loin d'être anecdotique. Avant de réaliser des classiques tels que Les inconnus dans la ville (1955), L'étrangleur de Boston (1968) ou bien Les flics ne dorment pas la nuit (1972), le cinéaste s'est fait la main, comme Anthony Mann, en troussant quelques séries B dont les contraintes d'un budget serré, loin de le paralyser, lui ont permis au contraire d'imposer un style, sec et nerveux. Tourné en 1949, Le traquenard s'inscrit dans une veine semi-documentaire alors en vogue, basé ici sur les faux-monnayeurs et le travail des agents fédéraux. Comme souvent avec ce genre de petites productions, la faiblesse des moyens se voit compensée par de bonnes idées, tant d'un point de vue scénaristique que visuel. Le fait d'avoir fait jouer le méchant par Lloyd Bridges, cantonné d'ordinaire aux rôles positifs et à contrario, celui du héros par John Hoyt dont le visage émacié est taillé pour les bad guys, permet ainsi au film de surprendre d'entrée de jeu. Jouant des décors urbains (le hangar à tramway où se déroule le final) et d'une lumière constamment grignotée par l'obscurité, Fleischer exécute des séquences au cordeau, d'une brutalité qui claque. Ebauche des grands films à venir, Trapped n'en confirme pas moins alors la maîtrise grandissante du metteur en scène. (le 4 juillet 2016) ⍖⍖



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