Creusant un sillon identique à son
prédécesseur, ce « Almighty Arcanum » dont les cicatrices qu'il a su
creuser dans la peau et la mémoire ne sont pas prêtes de se refermer,
« Black Sun Unbound » ne confirme pas seulement que Denouncement Pyre
compte parmi les hordes les plus evil – et donc les plus jouissives - en
activité, mais atteste surtout que ses géniteurs ont eu raison, après un
« World Demise » aussi rapide que fielleux, de libérer de son carcan
black death une verge striée de rainures malsaines que dresse une lourde
turgescence. Est-ce à dire que les Australiens en décidant de serrer le
frein à main, ont mis de l'eau dans leur vin de messe ? Que nenni. Au
contraire car en préférant l'érection d'ambiances mortifères à l'agression bas
du front, ils éjaculent une noirceur décuplée et plus nocive encore. A l'instar
de leur compatriote Deströyer 666, ils ont compris qu'en ralentissant les coups
de reins, l'intensité n'est en rien altérée. Ceci dit, « Black Sun
Unbound » ne saurait être vu comme un album mou de la cartouche. Jamais
avare en saillies brutales, le groupe crache sa haine à la vitesse d'un torrent
en crue, témoins les furieux 'Wounds Of Glogotha ou bien 'Revere The Pyre',
mais alterne le plus souvent au sein d'un même titre salves féroces et breaks
implacables. Le résultat se révèle (forcément) dévastateur, il met à genoux le
pauvre pèlerin, lequel en bon masochiste, tend la joue gauche pour en reprendre
plein la gueule. Après un 'Abnegate', en
guise de préliminaires sinistres tout en progression et qui pour une fois ne
tient pas du vain remplissage, l'assaut démarre avec 'Deathless Dreaming',
courte agression dont la vélocité se voit néanmoins brisée en chemin par une
douloureuse perforation. Imprimant tout du long une tension vicieuse, les
Australiens creuse un charnier d'où s'échappent de méphitiques émanations.
D'une violence aussi démentielle que survoltée, ces déflagrations emportent
tout sur leur passage. Armé de ces riffs qui labourent les chairs tels des
scalpels trempés dans la rouille, à l'image de
'Scars Adorn The Whore In Red', que hantent des miasmes morbides, la horde noire trouve l'équilibre terrifiant entre bestialité
et ambiances mortifères. 'Black Sun Unbound' ou le terminal 'Sophrosune', pour
ne citer que deux spécimens de cette brutalité millimétrée, illustrent cette
ravageuse dualité. Il est permis
d'affirmer que Denouncement Pyre vient sans doute d'enfanter son méfait le plus
incisif à ce jour. On frémit d'avance à ce qui nous attend par la suite... 4/5 (2016)
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