15 février 2016

Firebird | Double Diamond (2011)


C’est dans les vieux pots… Telle pourrait être la devise de Firebird, groupe fondé par l’ex-Carcass ( ?) Bill Steer qui, un peu à la manière de son pote Lee Dorrian avec Cathedral, a décidé depuis longtemps maintenant de rendre hommage aux années 70. Si le second s’alimente directement au doom originel celui de Black Sabbath donc, Steer quant à lui préfère têter les mamelles du Hard Rock des pionniers, Deep Purple, Blue Cheer, Vanilla Fudge. Le fait qu’il est opté pour le format du power-trio, architecture O combien liée à cette époque (Hendrix, Mountain…), est par ailleurs un signe qui ne trompe pas. Pourtant, malgré déjà un bon paquet d’album sous le coude (six au total en comptant le petit dernier), le guitariste (et ici chanteur) peine toujours à faire parler de lui autrement que sous l’étiquette « ex-membre d’une formation culte ». C’est regrettable tant Firebird mérite franchement qu’on s’attarde sur son cas. Deux ans après un Grand Union déjà de (très) bonne mémoire, Double Diamond en témoigne. Il est une collection chaleureuse de dix titres qui transpire le feeling et les seventies par toutes les notes. Le jeu batterie à la Ian Paice de Ludwig Witt (Spiritual Beggars) et le chant légèrement voilé du maître des lieux participent en outre de cette référence sincère parfaitement digérée. Nostalgique peut-être, anachronique certainement mais on s’en moque pas mal et le groupe aussi, sans aucun doute, tant la recette est servie avec talent et une volonté évidente de se faire plaisir. A l’heure du formatage et du conformisme ambiant, Firebird est plus que jamais un projet précieux. C’est pourquoi, on savoure ce nouvel album, que certains jugeront trop court (à peine plus de 30 minutes), mais le trio n’a pas oublié que la durée idéale d’un disque reste celle d’un vinyle. On s’agenouille devant de tels bijoux d’écriture, généreux et d’une simplicité (qui ne signifie pas pauvreté) admirable et plaisante. Entre pistes catchy (le bluesy « Soul Saviour »), propulsées par une rythmique jouissive (« Ruined », « For Crying Out Loud ») ou plus lentes (ce magnifique « Arabesque » aux teintes plutôt sombres,  « Pantomime » sur lequel plane l’ombre du Deep Purple Mark III lors de ses moments les plus délicats), Double Diamond est un de ces disques avec lequel on se sent tout de suite à l’aise et dont on aimerait qu’il récolte davantage de succès qu’il ne va à en rencontrer à coup sûr. Tous les deux ans, Firebird vient nous rendre visite dans une indifférence fâcheuse et, plutôt que d’espérer, comme beaucoup, un nouvel album de Carcass… qui ne viendra peut-être jamais, mieux vaut saluer la constance ainsi que l'éclat de ce projet unique qui n'a pas attendu que les années 70 redeviennent à la mode pour s'en inspirer. (2011)


                                     

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