13 février 2016

Falkenbach | Tiurida (2011)


On croyait Vratyas Vakyas abîmé au fond d’un fjord car, si sur le papier, Falkenbach n’aura été absent « que » depuis 2005 et Heralding – The Fireblade, en réalité, il faut remonter encore deux ans auparavant pour trouver son dernier véritable album inédit, le successeur de Ok Nefna Tysvar Tyr n’étant en fait que le réenregistrement d’une première œuvre avortée en 1995. Sept ans d’absence donc. C’est beaucoup… trop. Et à l’écoute de Tiurida, on ne peut s’empêcher de penser, malgré la plutôt bonne tenue de l’ensemble, que le drakkar paraît un peu rouillé aujourd’hui. Pourtant, Vakyas peut compter sur son statut de précurseur, lui qui s’est lancé à la conquête des Fjords séculaires bien avant tout le monde, à une époque où porter un marteau de Thor autour du coup n’était pas encore à la mode, pour en vendre quelques exemplaires. Mais la jeune génération qui découvrira certainement Falkenbach avec ce nouvel opus risque d’être déçue par son manque de puissance et de niaque, hormis le temps du plus noir « Time Between Dog And Wolf » et de « In Flames », qui traverse de vastes contrées épiques où, pour notre plus grand plaisir l’unique membre du groupe ressort sa voix Black du placard à l’intérieur duquel il l’avait plus ou moins enfermée à partir de Ok Nefna Tysvar Tyr, dont Tiurida poursuit l’évolution vers un metal noir païen de plus en plus atmosphérique (si l'on est de bonne humeur) ou gentillet (si on n’est pas content). L’instrumental folklorique « Tanfana » en apporte la preuve. Ceci dit, Falkenbach, grâce notamment au chant clair inspiré du maître des lieux, réussit toujours à faire souffler plus de majesté que bien des Vikings du dimanche affublés d’une peau de bête. Bien que paresseux, « Runes Shall You Know » et « Sunnavend » renouent avec la beauté tranquille du Bathory époque Nordland et dans une moindre mesure celle de Twilight Of The Gods. Tiurida est un bon disque de Falkenbach, toutefois, vierge de passion et d'émotion, il est permis de douter qu’il trouve vraiment sa place, ceux qui ne connaissent pas le groupe le jugeront mou du glaive et les autres, les fans de la première heure, qu’il n’apporte pas grand chose de neuf par rapport à ses prédécesseurs dont certains, les premiers surtout, se paraient d’une aura underground qui s’est depuis longtemps dissoute au fond de l’eau islandaise. (2011)


                                     

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