Ceux qui, alléchés par l'étiquette Black
metal breton figurant au dos du cd, espéraient sans doute trouver dans ce Inner
Paradox des envolées païennes et majestueuses, en seront pour leurs frais car,
ne serait-ce quelques choeurs disséminés par ici ('languid Day') ou là ('Black
Wave'), et à la rigueur une certaine emphase épique, ce galop d'essai ne semble
pas vraiment puiser dans le folklore local mais davantage dans celui des Grands
Anciens scandinaves, martelant un Black metal féroce et mélodique à la fois. Ce
n'est pas grave, bien au contraire. Ce n'est du reste pas le seul bon
point à mettre à l'actif de Firefrost, (quasi) one-man band dont le nom se
confond avec celui de son créateur. Une prise de son honorable, un niveau
technique qui l'est tout autant et surtout beaucoup de bonnes idées (nous y
reviendrons) complètent avantageusement ce tableau. Au passif tout de même,
citons, corollaire de cette riche écriture, un (très) relatif manque de
cohérence, certaines maladresses n'étant pas toujours évitées à l'image du
terminal 'Emphasium', trop long et à la ligne directrice peu claire car
parasitée par nombre de kystes (voix ténébreuses, notes acoustiques...) qui en
perturbent quelques peu la fluidité et ce, malgré de bons moments. Mais,
on sent chez Firesfrost une inspiration en ébullition que la maturité devrait
permettre de canaliser. N'oublions pas en effet qu'il ne s'agit là que d'un
premier jet dont la qualité générale est à même de faire rougir bien des
formations plus expérimentées. Beaucoup de bonnes idées, avons-nous écrit. Ce
sont celles parsemant des titres tels que 'Remaining Wraith', qu'emporte un
souffle grandiose ou 'Endless Journey', zébré de notes de guitares presque
atmosphériques. C'est aussi 'Descent' et son amorce tout en arpèges ou bien
encore les déjà cités 'Black Wave' et 'Languid Day'.Enchaînant figures rapides
et mid-tempos obscurs, Inner Paradox file à toute allure, dynamique et jamais
ennuyeux. Gageons que la suite, si elle se révèle à la hauteur de cette carte
de visite, pourrait faire très très mal. Des débuts tout à fait prometteurs donc.
(2014)
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