20 mars 2015

Wolfheart | Winterborn (2013)


Du nom très moonspellien de son auteur à son visuel des plus quelconques en passant par son contenu (à priori) typique de cette école finlandaise du melodic death doom, il n’y avait rien de très original à attendre de « Winterborn », premier album de Wolfheart, originellement publié en 2013 et que ré-édite deux ans plus tard Spinefarm, opus qui s’inscrit donc dans une longue tradition nationale initiée par les Rapture et autre Swallow The Sun, recette aussi racée que glacée. Bref, ce galop d’essai était presque condamné à une seule et définitive écoute avant de partir prendre la poussière sur nos étagères chargées de disques. Mais non, justement car ce projet, qui est désormais un groupe, ce qu’il n’était pas au moment de l’enregistrement de ce disque, n’est pas celui de n’importe qui puisque on retrouve à sa barre Tuomas Saukkonen, artiste souvent inspiré pendant longtemps écartelé entre de multiples joujoux dont les plus renommés sont Before The Dawn ou Black Sun Aeon. Autant de groupes qu’il a depuis sabordé pour ne plus se disperser et épuiser son incontestable talent comme il faisait depuis une bonne dizaine d’années. Wolfheart est né de ce choix. Tout seul comme souvent, ce qui ne s’entend pas, preuve supplémentaire du savoir-faire du bonhomme, il a gravé ce « Winterborn » qui porte sa marque, indélébile et aisément reconnaissable, le sauvant de la banalité promise. Car, malgré ses airs tenaces de déjà-entendu, on sent derrière cette offrande la présence d’un musicien chevronné qui maîtrise suffisamment le style pour, sinon le transcender, au moins lui faire atteindre d’étage du-dessus. Comprendre donc qu’on tient là ce qui se fait de mieux dans le genre. Tout y est, des mélodies froidement accrocheuses à ses riffs entêtants aux allures de vigie perçant le blizzard. ‘I’, Gale Of Winter’ et plus encore l’irrésistible ‘The Hunt’ qui, en guise d’amorce d’à peine cinq minutes au compteur, réussit d’emblée à nous attraper, ouvrant tout doucement les cuisses d’un album dont on goûte peu à peu l’intimité sombre et gelée, laquelle se cristallise, outre les exemples déjà cités, autour de pièces telles que ‘Chasm’, le lent et désespéré ‘Breath’ sans oublier les plus rapides ‘Ghosts Of Karelia’ et ‘Strenght And Valor’ qui surprennent par leurs atours agressifs. Ce faisant, Tuomas Saukkonen démontre de la plus belle des manières que son inspiration est loin, très loin même, d’être tarie, délivrant plus qu’un disque mais une leçon de death mélodique et doomy à la finlandaise où rien n’est à jeter, où chaque titre à la valeur d’un hymne intemporel. (2015)



                      

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire