10 octobre 2014

Krönik | Walnut Grove DC - S/T (2014)





Soyez-en sûr, en France aussi, on sait faire du bon vieux stoner des familles, celui qui sent la poussière et sous les bras, trempé dans le cambouis et le stupre, celui qui va droit dans les cages à miel, sans artifices ni prétention. Bref, c'est le stoner que l'on aime. C'est aussi celui forgé par Walnut Grove DC, quatre mecs de la Rochelle dans une vieille guimbarde, lunettes de soleil vissées sur le nez et des gueules de bad boys qu'on imagine sortis d'un film noir américain. Transposant cette ambiance poussiéreuse dans un cadre qui rappelle celui des polars français des années 60/70 (les meilleurs !), le quatuor impose déjà sa griffe, vintage et sexy. En moins de trente minutes, le groupe vidange sept cartouches remplies jusqu'à la gueule d'un feeling chaud et terreux. Tour à tour accrocheur ('Burn Inside') ou carrément plombé ('Waint In Vain') bien que toujours ultra heavy, ce galop d'essai avale les kilomètres, sans cahoter, évitant les embardées, mécanique parfaitement huilée suintant le rock, le vrai qui fait mouiller les culottes. Basse généreuse qui claque comme une mandale dans la figure ('Mona Lisa'), batterie survoltée, guitare crasseuse qui couine comme une chatte en chaleur et chant rocailleux alimentent cette grappe de titres tous plus imparables les uns que les autres, puissants et trapus, velus, la peau tannée comme du vieux cuir et que propulse une énergie incroyable digne d'une dynamo endiablée ('Nurse From Hell'). Evoquant parfois Spiritual Beggars époque Spice ('MSE'), Walnut Grove DC dégueule avant tout la musique qu'il a dans les tripes, dure et sans fioritures, simple et directe, comme cela devrait peut-être toujours être le cas. Premier album aux allures de (bon) coup de maître, cet opus ne possède finalement qu'un seul (petit) défaut, sa trop courte durée, quand bien même ce format ramassé lui permet de maintenir une intensité râblée qui jamais ne s'essouffle. Taillé pour les rades enfumés, Walnut Grove DC fait une entrée fracassante sur la scène stoner rock hexagonale. Gageons qu'il ne devrait pas la quitter de si tôt. A sa manière, rugueuse et décomplexée, cette rondelle est une leçon. (cT2014)



Stoner Rock



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