On le sait maintenant, Salomé marque un tournant dans la carrière
de Xandria car il est le dernier opus à être enregistré avec la chanteuse Lisa
laquelle, a annoncé en mai 2008 son départ du groupe, sans doute pour se
consacrer à son rôle de maman. Alors bien sûr, la jeune femme n’a certes pas le
charisme, la personnalité d’une Anneke (ex The Gathering) ou d’une Vibeke Stene
(ex Tristania) et sur scène, certaines mauvaises langues l’ont même trouvée
totalement aux fraises. Peut-être. Il n’empêche, la rouquine était pour
beaucoup dans le charme que possède Xandria et elle en était la clé de voûte
avec sa voix sucrée qui ne doit rien à toutes ces Castafiore du dimanche,
sapées comme des putes sur les Maréchaux. Elle le prouve encore cette fois-ci.
Comme porte de sortie, on ne saurait rêver mieux que ce quatrième album, qui
demeure fidèle aux standards d’écriture et de qualité des Allemands qui n’ont,
pour l’instant, jamais accouché d’une œuvre décevante. Dans la continuité de
ses aînés, Salomé, s’il n’apporte rien de neuf (hormis peut-être cette légère
touche médiévale sur l’accrocheur « Sisters Of The Light ») par
rapport à ceux-ci, enchaîne cependant comme à l’accoutumée, les titres tous
plus immédiats les uns que les autres. Fidèle à une recette fixée dès Kill The
Sun (2003) dont il ne se départira probablement jamais, Xandria offre avec
conviction son gothic (un peu) metal, construit autour de grosses guitares
(« Emotional Man », « Sleeping Dogs Lie ») et transcendé
par la présence de sa chanteuse. Titres musclés et imparables tels que
« Save My Life », « Vampire », « Beware »,
« A New Age »…), pistes plus élaborées avec des atmosphères soignées
(l’excellent « Salomé », « Firestorm », épicé de sauce
Harissa et de quelques voix gutturales) et pause câlins obligée (le banal
« The Wind And The Ocean ») alternent donc avec bonheur. Certains
trouveront tout ça un peu trop propre, pas très original, bien que le groupe
ait pris ses distances par rapport au style creusé par Within Temptation et que
India empruntait un peu trop, bien gentillet également, ce qui n’est pas faux,
mais le groupe s’y entend pour composer de véritables hymnes, élégants et
agréables, propices à cartonner sur les ondes (ce qui est le cas en Allemagne).
C’est déjà pas si mal. Salomé est donc encore sans faute pour Xandria et ceux
qui ont aimé Ravenheart et India, devraient pouvoir facilement lui faire une
place dans leur chaumière. Reste à savoir désormais si le groupe pourra
survivre à l’absence de Lisa. Sa remplaçante se prénomme apparemment Lakona.
Saura-t-elle faire oublier sa devancière ? Le nouvel album nous le dira.
Ce n’est pas gagné... 3/5 (2008)
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